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Les forêts de l’hémisphère nord sont en pleine mutation et absorbent de plus en plus de CO2

La nature réagit... mais nous la détruisons sans doute plus vite qu'elle ne se répare

Il est de notoriété publique que le dioxyde de carbone (CO2) est l’un des pires fléaux qui menacent notre planète. C’est notamment une menace dans la mesure où la Terre a de moins en moins de forêts et de plantes pour absorber ce gaz nocif que l’humain produit de plus en plus. Bien que la situation soit alarmante, la nature sait s’adapter et réagir. Explications

Des faits avérés et prouvés

Selon une équipe de recherche du laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE), les forêts de l’hémisphère nord absorbent de plus en plus de CO2 chaque année. L’équipe dirigée par Philippe Ciais a notamment expliqué dans le journal Nature que cela est dû à la croissance des forêts au cours des dernières décennies. S’il est estimé que l’ensemble de toutes les végétations, marines et terrestres, absorbe environ la moitié de la production de CO2 sur Terre, l’estimation devrait être revue à la hausse : les forêts de l’hémisphère nord sont en charge d’une bonne partie de cette absorption.

Afin d’apporter de parvenir à ces résultats, l’équipe a fait une reconstitution de l’évolution des puits de carbone entre 1958 et 2016, soit sur une durée d’environ 50 ans. Cette reconstitution consiste notamment à revoir les enregistrements sur la teneur en CO2 dans l’atmosphère, et provient de deux stations de mesure de CO2 ; à savoir « Mauna Loa » à Hawaï, et « Pôle Sud » en Antarctique.

Une forêt en Angleterre © Wikimedia / Scott Wylie

Les forêts en mutation

Grâce à ces enregistrements, on a donc découvert l’efficacité des puits de carbone de l’hémisphère nord ; et ce, malgré les divers obstacles comme la sècheresse ou les changements climatiques. Selon Philippe Cais : « De 1958 à nos jours, la végétation de l’hémisphère nord a continué d’absorber une quantité importante de CO2 avec deux augmentations significatives dans les années 1990, puis 2000 ».

Toujours selon les estimations courantes en la matière, l’hémisphère nord a des niveaux plus importants de CO2 que l’hémisphère sud, notamment à cause de l’exploitation du charbon. Les recherches de l’équipe de Cais ont cependant prouvé que cet écart n’est pas si important.

En ce qui concerne l’accroissement de la superficie forestière, elle s’explique notamment par l’abandon de nombreuses terre agricoles en ex-URSS, mais aussi par la modification des pratiques de gestions des sols, qui augmente l’exposition des plantes à l’azote ; et plus une plante est exposée à ce gaz, plus sa croissance et sa capacité à absorber le CO2 augmentent. C’est dans les forêts de l’Amérique du Nord que ce phénomène est le plus important : les rejets azotés ont ainsi permis d’augmenter de près de 40 % l’absorption du CO2 par rapport à l’ère pré-industrielle. Ce phénomène insoupçonné jusqu’alors devrait d’ailleurs s’intensifier dans les années à venir.

Malheureusement, cette réaction de la nature ne contrebalancera sûrement pas le fait que nous détruisons les forêts de l’hémisphère sud à grande échelle, notamment l’Amazonie, le poumon de la planète.

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  • Les forêts primitives, comme l’Amazonie, ne produise pas d’Oxygène !!! c’est la base, l’O2 est produit principalement, c’est à dire entre 70 et 80% par la Mer et les phytoplanctons, micro algues ! Donc il faut arrêter de dire que l’Amazonie est le poumon de la planète c’est archi faux.
    Le problème avec l’exploitation de l’Amazonie, c’est essentiellement la perte de bio diversité essentiellement. Comme nous avons perdu de la Biodiversité en europe lorsque l’on a massacré notre forêt au moyen âge ! pour faire de nos sociétés ce qu’elles sont devenues.

  • Heureusement, nous sommes aussi stupides que nos voisins des autres planètes du système solaire, Neptune comprise, puisque l’on observe partout une élévation de température similaire à la notre. Eux n’ont pas eu Mme Tatcher qui a poussé ses scientifiques à trouver un nouvel épouvantail, à défaut d’ennemi commun, pourtant.
    Heureusement, quand on a assez d’argent pour chercher, on trouve ce qu’on veut.