Généralement considéré par les fans et les critiques comme l’un des plus grands RPG de tous les temps, Final Fantasy VI est également pour beaucoup le meilleur épisode de la franchise légendaire de Square. Sorti en avril 1994 sur Super Nintendo, le jeu est surtout connu pour son univers mature, ses personnages aux développements passionnants, ses musiques inoubliables et des graphismes au sommet de l’art.
Le grand changement avec le sixième épisode est d’abord le changement de direction. Hironobu Sakaguchi, créateur de la série et directeur des épisodes précédents, conserve une place importante en tant que producteur, mais suite à sa promotion en tant que vice-président de la compagnie, il doit déléguer la réalisation à d’autres et c’est Yoshinori Kitase (Chrono Trigger, FFVII, FFVIII) et Hiroyuki Itō (présent sur toute la franchise en tant que débugger, battle designer puis réalisateur sur FFIX) qui prennent la relève. Le premier s’occupera du scénario et de la production alors que le deuxième prendra en charge le système de combat et la gestion au sein du jeu. À côté de ça, on retrouve Yoshitaka Amano au design et Nobuo Uematsu à la musique, tous deux proches de la perfection.
Résumer l’histoire de Final Fantasy VI n’est pas évident étant donné qu’elle est tout sauf linéaire et centrée sur un protagoniste particulier. L’idée d’origine et parfaitement retranscrite dans le jeu était en effet d’avoir un RPG où tous les personnages de l’équipe pourraient être considérés comme le héros. Les têtes pensantes du projet inventent tous plusieurs personnages et le travail de Kitase était ensuite de les réunir autour d’une narration commune. Il y a cependant des personnages principaux, Terra en tête, une jeune fille mi-humaine, mi-esper, contrôlée par l’empire par un dispositif gouvernant son esprit.
On ne tarde pas à rencontrer Locke, un chasseur de trésor, puis Edgar, un roi faisant mine de faire les volontés de l’empire pour mieux aider la résistance. En parlant de l’empire, Celes en est un ancien général et rejoint le groupe après son sauvetage par Locke. Génétiquement modifiée avec la magie de l’empire, elle est la première esquisse d’une idée qui sera largement plus développée dans Final Fantasy VII. Un tas d’autres personnages mémorables viennent se joindre à l’un des groupes, que ce soit Shadow le mystérieux assassin, Setzer pilote du seul airship au monde ou Sabin, le jeune frère de Edgar. Un éventail de personnages incroyables tous unis pour affronter un antagoniste qui à lui seul mérite que l’on s’attarde sur l’épisode.
Kefka Palazzo est un magicien sociopathe de l’empire, oeuvrant d’abord dans l’ombre pour influencer le cours des événements jusqu’à prendre le pouvoir et détruire le monde. Contrairement aux autres méchants de films, jeux vidéo ou autres, Kefka y parvient. L’apocalypse est l’un des moments-clés du jeu, remettant toute l’expérience en cause et démarrant une nouvelle quête épique après une aventure déjà incroyable. Mentalement perturbé par ses expériences avec le Magitek, Kefka devient progressivement fou. Charismatique, nihiliste, puissant et un design captivant signé Yoshitaka Amano, comme le reste des personnages. Il est l’incarnation du mal, de la menace qui plane et qui s’écrase enfin plutôt que d’échouer face aux plans de héros traditionnels.
Alors quand on parle d’esper, de magitek, de quoi s’agit-il exactement ? Mille ans avant le début du jeu se déroule une guerre terrible connue sous le nom de Guerre des Magi. Elle opposait les hommes aux espers, car les premiers désiraient un pouvoir détenu par les seconds. Les effets du conflit furent si terribles qu’un millénaire fut nécessaire pour que le monde retrouvât son équilibre. Depuis, c’est la technologie et la science qui font tourner le monde. Mais lorsque l’empereur Gestahl conseillé par Kefka voit l’opportunité d’utiliser les restes du pouvoir des espers, une chasse est lancée pour dénicher les survivants de l’espèce. Infusant les résultats des expériences avec technologie et magi, Kefka est le premier à servir de cobaye pour l’expérience magitek qui vise à créer des soldats surhumains. Avec un tel pouvoir, plus rien ne pourrait arrêter l’empire…
Si ce n’est Chrono Trigger, aucun jeu avant Final Fantasy VI n’avait eu son ambition, sa force narrative et sa puissance émotionnelle. Certains passages comme la scène de l’opéra ou la destruction du monde comptent parmi les plus mythiques de l’histoire du jeu vidéo et l’épisode marque un tournant important dans l’histoire de Final Fantasy. À partir du VI, c’est l’histoire et la richesse de sa narration qui passe avant tout le reste. Pour la majorité de la première génération de fans de la série, Final Fantasy VI reste le meilleur épisode.
Par Florent, le
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