Suite au succès désespéré du premier Final Fantasy, Square peut enfin réfléchir à l’avenir et préparer le futur. Sans grande surprise, le développement de Final Fantasy II commence très rapidement pour une sortie qui ravira les fans du genre tout en les surprenant avec un système de combat qui se réinvente et une autre approche de la narration. Revenons sur l’histoire du deuxième épisode de la saga Final Fantasy.
On retrouve naturellement les mêmes talents que pour Final Fantasy pour l’équipe de développement avec notamment Hironobu Sakaguchi à la direction, Kenji Terada au scénario, Nobuo Uematsu à la musique et Yoshitaka Amano au design, cette fois accompagnés de Akitoshi Kawasu qui est connu pour son travail sur la série SaGa. Suite à l’annonce, certains s’attendent logiquement à avoir une suite à l’histoire du premier jeu. Comme vous le savez certainement : il n’en est rien. Chaque épisode de Final Fantasy a une histoire distincte et les jeux ne sont reliés, si ce n’est par leur qualité, qu’avec des clins d’oeil et références communes.
C’est d’ailleurs à partir de Final Fantasy II que l’on voit apparaître les fameux chocobos, ces créatures qui deviendront les mascottes principales de la saga. Dès le début du jeu, le joueur comprend pourtant que les choses seront différentes puisqu’ici, on ne peut pas créer son propre personnage, car le système des jobs n’est plus là. D’abord parce que le jeu prend des personnages fixes qui servent un but précis dans l’histoire et ensuite parce que le système de progression des protagonistes est complètement repensé. Une surprise très bien reçue par les joueurs japonais qui découvrent le jeu le 17 décembre 1988, exactement un an après le premier.
Pour l’époque, ce qui fait la richesse du jeu, c’est avant tout son histoire. En échange d’un pouvoir sans limites, un Empereur fougueux fait un pacte avec le Mal et répand le chaos et la terreur sur les terres où vivent les hommes. Sa folie précipite le monde dans le désespoir alors que les villages brûlent. Dans l’un d’eux, quatre jeunes gens ont perdu leurs parents. Ce sont les héros de l’aventure : Firion, Gus, Maria et Léon. Ensemble, ils vont réussir à fuir tant bien que mal l’envahisseur avant d’être sauvés par la résistance. L’un des membres du groupe sera pourtant séparé des autres, ce qui pousse les trois premiers à prendre les armes et à devenir les fers de lance de la rébellion.
Là où tout n’est pas encore au point, c’est que les personnages ne sont malheureusement que très peu développés, même si on sent les prémices d’une volonté de la part de Square d’offrir une histoire plus dense. Et justement, ces personnages n’ont plus de jobs comme dans Final Fantasy où ils pouvaient être mage blanc, mage noir, voleur, etc. À la place, chacun peut prendre le chemin qu’il désire suivant ses actions durant les combats. Un personnage utilisant beaucoup de magie va devenir plus fort en sorcellerie, un personnage recevant beaucoup de dégâts aura une plus grande barre de vie alors que celui qui frappera souvent à l’épée développera une force physique extraordinaire. C’est donc au joueur de modeler son équipe comme il le souhaite !
Les magies, point essentiel des RPG, sont obtenues grâce à des grimoires que les protagonistes glaneront au fil de l’aventure. Ainsi, les personnages peuvent apprendre le sort et ce dernier deviendra de plus en plus puissant au fur et à mesure que le joueur l’utilisera. Le système d’équipement reste plus ou moins le même, mais il faut noter que la refonte des menus et du texte rend le procédé bien plus agréable que dans le premier jeu où il fallait parfois avoir une loupe pour comprendre ce qu’il y avait à l’écran. Dans la même veine, l’interface des combats est plus claire et ne s’encombre pas de la séparation qui divisait les héros des ennemis dans l’épisode précédent.
Final Fantasy II c’est aussi le vrai début de l’univers de la série. Comme on l’a déjà précisé, les chocobos font leur apparition, ce qui donne l’occasion à Nobuo Uematsu de composer une musique qui deviendra culte pour les décennies à venir et que l’on rattache directement aux créatures. Le compositeur a aussi l’occasion d’écrire une musique spéciale pour le boss de fin, rendant la conclusion de l’aventure encore plus épique. Les fans seront tellement enjouées par la musique que cela pousse Square à organiser le premier concert relié à la série six mois plus tard ! Final Fantasy s’ancre définitivement comme un produit japonais incontournable.
Le maître mot de ce deuxième épisode est la surprise. Surprise de ne pas avoir une suite bête et méchante, surprise d’avoir un système de combat novateur, une histoire plus profonde et une musique captivante. Réputé un peu moins accessible que d’autres épisodes de la saga, il fut pourtant réadapté à différentes consoles dont la WonderSwan de Bandai en 2001, la PlayStation en 2003, la Game Boy Advance l’année suivante, sur PSP pour les 20 ans de la série en 2007 et finalement sur les plates-formes iOS et Android pour téléphones mobiles. Chaque version a permis d’affiner les graphismes d’un jeu déjà vieux, mais toujours aussi passionnant !
Après le succès de Final Fantasy, il était capital de transformer l’essai en se réinventant et en gardant l’intérêt des fans de la première heure. Faire cette suite a sans doute été la meilleure idée de Square puisque l’effet boule de neige nous a donné tous les autres épisodes qui forment aujourd’hui la meilleure série de RPG japonais de l’Histoire. Avez-vous déjà eu la chance de jouer à Final Fantasy II ?
Par Florent, le