Détecter les infections à temps après une opération peut sauver des vies. Cette jeune étudiante en a bien conscience et elle a eu une idée des plus innovantes : des fils de suture qui peuvent changer de couleur en cas d’infection chirurgicale. Si cette incroyable invention lui a permis de gagner de nombreux prix, cela permettra surtout de sauver de nombreuses vies.
Un fil qui change de couleur grâce au changement de niveau de pH
Elle s’appelle Dasia Taylor et à tout juste 17 ans, cette jeune étudiante a inventé une suture chirurgicale qui change de couleur pour avertir les patients en cas d’éventuelles infections. Pour faire aboutir son projet, Dasia Taylor a utilisé du jus de betterave pour teindre les fils de suture. C’est ce colorant au jus de betterave qui va permettre aux fils de changer de couleur lorsqu’il y a un changement de niveau de pH sur une plaie recousue, indiquant ainsi au patient qu’il y a une infection. Plus précisément, une peau humaine saine est naturellement acide avec un pH d’environ cinq. Lorsqu’une plaie s’infecte, son pH monte à environ neuf.
Ainsi, le fil coloré en rouge vif prend une teinte tirant vers le violet foncé lorsque la plaie est infectée. Quant à son choix de se tourner vers la betterave plutôt que d’autres légumes, Dasia Taylor a expliqué que c’était le légume qui réagissait le mieux à un changement de pH. En plus de devoir trouver le bon colorant, Dasia Taylor a également dû trouver le bon fil de suture qui permettait de conserver le colorant. Le projet de la jeune étudiante est une réussite : les fils de suture qu’elle a créés sont abordables, ils n’irritent pas la peau et ils sont suffisamment solides pour recoudre une plaie.
Quoi qu’il en soit, si ce fil de suture qui change de couleur en cas d’infection a beaucoup de potentiel, il présente quelques inconvénients, a rapporté Nerdist. Par exemple, le fil ne peut pas permettre de détecter les infections sous la peau. Or, si l’infection arrive au niveau de la peau, ou implique la peau, cela signifie que l’infection est déjà grave. Malgré tout, l’idée reste excellente, et Dasia Taylor compte bien améliorer sa création. Elle a clairement fait savoir qu’elle allait continuer ses recherches sur le sujet et la prochaine étape sera notamment la vérification et l’exploitation des propriétés antibactériennes de la betterave. Elle prévoit également de demander un brevet pour son invention.
Une invention motivée par l’altruisme
Dasia Taylor a commencé à travailler sur le projet en octobre 2019 après avoir appris que, selon l’Organisation mondiale de la santé, 11 % des plaies chirurgicales développent une infection dans les pays en voie de développement. Plus préoccupant encore, elle a appris que dans certains pays africains, jusqu’à 20 % des femmes qui ont subi une césarienne développent des infections. Par ailleurs, elle a également découvert qu’aux États-Unis, les patients bénéficiaient de l’usage de fils de suture recouverts d’un matériau conducteur. Cela permet notamment de détecter l’état d’une plaie grâce aux changements de résistance électrique du fil.
Le dispositif permet même de transmettre les informations recueillies sur le fil de suture aux smartphones ou aux ordinateurs des patients et des médecins. Si cette technique est très pratique, elle est malheureusement très coûteuse et n’est pas adaptée aux besoins ni aux moyens des individus à faible revenu. C’est en voulant résoudre ce problème que Dasia Taylor a finalement eu l’idée de créer son fil de suture coloré au jus de betterave. Grâce à son invention, Dasia Taylor va non seulement aider à sauver des vies, mais elle a aussi permis d’attirer l’attention sur la disparité qui existe dans le domaine chirurgical. Son projet est donc une réussite sur tous les plans, et il lui a même permis de remporter de nombreux prix. Elle a même été nommée parmi les finalistes du Regeneron Science Talent Search, le plus prestigieux des concours de science pour lycéens aux États-Unis.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Smithsonianmag
Étiquettes: couleur, infection, fil de suture
Catégories: Actualités, Santé
C’est génial ! En plus, pas besoin de connaissance scientifique: en tant que client on sait qu’on est infecté même si on ne connait rien, franchement ça gère ! Un enfant pourrait même le détecter !