Si la Seconde Guerre mondiale marque un véritable tournant dans l’Histoire de l’Humanité, celle-ci aura aussi beaucoup d’impact sur les arts et plus particulièrement le cinéma. Si certains films évoquent le traumatisme, d’autres représentent une véritable ode aux forces alliées en montrant une véritable débauche d’héroïsme. Selon les pays et selon les réalisateurs, la mémoire de cette terrible guerre est retransmise à travers des prismes bien différents. SooGeek vous propose de faire un petit tour des différents types de films d’après-guerre portant sur ce conflit…
On peut parler de trois grands types de films sur la Seconde Guerre mondiale pour la période d’après-guerre : le film documentaire, le film héroïque et le film fictionnel.
Les films à portée documentaire
Le film à portée documentaire commence très tôt puisqu’en France dès 1946, René Clément nous offre La Bataille du rail qui retrace la résistance des cheminots français pendant la Seconde Guerre mondiale et les efforts de ces derniers (sabotage) pour perturber la circulation des trains pendant l’occupation nazie. En 1955 toujours en France nous avons droit au terrible Nuit Et Brouillard d’Alain Resnais sur le thème de la Shoah qui fait prendre conscience de l’ampleur et de l’horreur de la guerre en pointant du doigt un autre aspect que les combats en eux-mêmes.
Les films à portée héroïque
Le film héroïque fait aussi très vite son apparition, il s’agit pour les vainqueurs de montrer la puissance et le courage des forces alliées en mettant soigneusement de côté les crimes de guerre. L’exemple le plus juste est sûrement le film Le Jour le plus long de 1962 (qui dure d’ailleurs 2h50 ce qui est extrêmement rare pour l’époque) dans lequel on peut suivre les différentes actions du débarquement de Normandie le 6 juin 1944. Composé des plus grandes stars de l’époque (John Wayne, Richard Burton, Henry Fonda, Sean Connery, Arletty, Bourvil, etc.) le fil présente il est vrai une véritable débauche d’héroïsme qui pourrait faire penser à une certaine forme de propagande. Mais ce ne fut pas le seul, on peut en citer d’autres comme La Bataille des Ardennes ou encore Paris brûle-t-il.
Les films à portée fictionnelle :
Dans cette catégorie on peut citer tous les films racontant des faits réels mais avec une dose fictionnelle plus ou moins importante selon le film n’en restant pas moins réaliste, comme l’excellent film Le Bal des maudits où Marlon Brando joue le rôle d’un officier allemand. L’histoire raconte le destin croisé de 3 personnages : l’officier allemand, un soldat américain et un soldat juif américain. Le véritable tour de force de ce film est de ne négliger aucun aspect de la Seconde Guerre mondiale tout en proposant une fiction. Dans la même catégorie on peut citer le film L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville avec Lino Ventura qui est une véritable ode à la résistance française et qui raconte la guerre de manière violente et terrible. Encore une fois malgré l’aspect fictionnel, c’est un vibrant hommage tout à fait réaliste qui est raconté ici.
Bonus, les films à portée humoristique
Car on a tous en tête notre chef-d’oeuvre national La Grande Vadrouille, il est important de parler des films qui osent pour la première fois apporter de l’humour dans le cadre tragique que représente la Seconde Guerre mondiale. Le film raconte les déboires de deux Français se retrouvant obligés d’aider un petit groupe d’aviateurs britanniques à se rendre en zone libre, tout en étant poursuivis par les Allemands. Avec De Funès et Bourvil dans les rôles titres, le film ne pouvait qu’être un succès critique et commercial.
Comme nous l’avons constaté, la Seconde Guerre mondiale fut un sujet très prolifique dans le cinéma d’après-guerre, avec parfois des interprétations très diverses. Qui aurait pu penser par exemple en 1945 que 20 ans plus tard un film à tendance humoristique comme La Grande Vadrouille verrait le jour ? C’est aussi pour ces raisons que l’on aime le cinéma, car il nous offre des perspectives et des points de vue fondamentalement différents. Quel type de film sur la Seconde Guerre mondiale trouvez-vous le plus adéquat pour entretenir le devoir de mémoire ?
Par Camille Allard, le