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D’étranges filaments observés au centre de la Voie lactée intriguent les scientifiques

Une découverte inattendue

Voie Lactee
— nednapa / Shutterstock.com

Au cœur de notre galaxie, au plus près du trou noir supermassif qui y réside, des astronomes ont fait une découverte pour le moins déconcertante. Grâce à des observations, une équipe internationale de chercheurs a mis au jour un ensemble de filaments étroits, jusque-là inconnus, qui défient les connaissances actuelles sur la dynamique du gaz et de la poussière dans la Voie lactée. Ces structures, qualifiées de « filaments étranges », pourraient bien jouer un rôle fondamental dans le cycle de la matière autour du centre galactique.

En observant de près la zone centrale de la Voie lactée, les chercheurs ont mis en lumière une structure inédite composée de filaments réagissant aux ondes de choc. Ces observations, réalisées grâce au réseau ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array) dans le désert chilien, ont permis aux astronomes d’obtenir une vision détaillée de la zone moléculaire centrale (CMZ), une région connue pour être le théâtre de cycles complexes d’émission et de réapprovisionnement en gaz et en poussières.

Ces cycles de formation et de destruction, jusqu’ici mal compris, ont révélé de nouveaux indices grâce aux données d’ALMA. Les filaments découverts se distinguent par leur éloignement des zones de formation d’étoiles, ce qui les rend particulièrement intrigants, selon l’étude publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics. Selon Kai Yang, chercheur à l’université Jiao Tong de Shanghai et chef de l’équipe, ces filaments sont totalement différents de tout ce que les scientifiques connaissaient jusqu’à présent. « Ces structures extraterrestres nous ont vraiment surpris. Depuis leur découverte, nous nous demandons ce qu’elles sont exactement », a-t-il expliqué.

En traçant la présence de molécules comme le monoxyde de silicium (SiO) et d’autres composés organiques complexes, les chercheurs ont constaté que les vitesses de ces filaments ne correspondaient pas aux émissions de poussière typiques. Cela suggère qu’il s’agit d’une nouvelle classe de structures, distincte des filaments de gaz dense habituellement observés dans les nuages moléculaires proches. Selon les chercheurs, ces filaments résulteraient d’un processus de choc à l’échelle du parsec provoqué par l’interaction entre les ondes de choc et les nuages moléculaires.

Pour Xing Lu, professeur à l’Observatoire astronomique de Shanghai et co-auteur de l’étude, ces filaments pourraient être comparés à des « tornades spatiales ». « Ce sont des courants de gaz violents qui se forment rapidement, se dissipent tout aussi vite et permettent une distribution efficace de la matière dans leur environnement. Ces filaments semblent naître des interactions entre des ondes de choc et des nuages moléculaires, provoquant la libération de molécules comme le méthanol et le SiO. », explique-t-il.

Une fois les filaments dissipés, les molécules retournent dans les grains de poussière, relançant ainsi le cycle de formation et de destruction. Dans leur étude, les chercheurs suggèrent que ces structures fines et dynamiques pourraient représenter une catégorie inédite de filaments. Ils espèrent que les futures observations d’ALMA permettront d’en savoir plus sur leur origine et leur rôle dans l’évolution de cette région complexe de la galaxie.

Par ailleurs, la collision entre notre galaxie et Andromède pourrait avoir déjà commencé.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Futurism

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