
Une probable pièce de jeu millénaire, taillée dans de l’ivoire de morse, a offert aux archéologues un aperçu unique du type de coiffure et de pilosité faciale arborées par les Vikings.
Une pièce exceptionnelle
Exhumée en 1796 d’un tumulus norvégien qui abritait les restes d’un guerrier nordique, cette figurine incomplète de trois centimètres de haut remonte à la seconde moitié du Xe siècle. Propriété du Musée national danois, cet artefact délicat a récemment bénéficié d’un examen approfondi par le conservateur Peter Pentz.
« Ce buste miniature est ce qui se rapproche le plus d’un portrait de Viking », explique l’auteur de la nouvelle étude, publiée dans la revue Medieval Archaeology. « C’est la première fois que nous voyons un coiffure viking sous tous les angles. »
Notant la présence d’une raie centrale, Pentz évoque une moustache soignée, de longs favoris et un bouc tressé. La comparaison de l’objet à d’autres figurines datant de la même époque suggère qu’il s’agissait du roi d’un jeu de hnefatafl, alors très populaire en Scandinavie. Fréquemment cité dans les sagas nordiques, celui-ci aurait été largement remplacé par les échecs à partir du XIIe siècle.
“This is a miniature bust and as close as we will ever get to a portrait of a Viking,” said one researcher. The tenth-century figurine's hairstyle is particularly intriguing—parted in the middle and cropped in the back.https://t.co/gtXdnfoXXa pic.twitter.com/DqQq8EzISb
— Archaeology Magazine (@archaeologymag) September 7, 2025
« Caresseur de barbe »
Bien qu’un segment des bras et de la barbe soit manquant, Pentz rappelle que ce type de personnages étaient souvent représentés en train de la caresser. Une action alors considérée comme un signe de pouvoir et de richesse.
La barbe constituant également un symbole de bonne santé et de vigueur masculine dans la poésie nordique, il est selon le chercheur difficile de ne pas y voir « un geste chargé de connotations sexuelles ».
« L’interprétation de ce personnage comme un masturbateur peut aujourd’hui sembler étrange, voire douteuse », admet-il. « Mais à l’époque des Vikings, ce type d’association n’avait probablement rien de déplacé. »
En juin, une étude avait brisé un grand tabou de la société viking : la grossesse.