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Une femme autochtone humiliée par le personnel hospitalier juste avant sa mort au Canada

La vidéo montrant cette triste scène a fait scandale dans le pays

— meandering images / Shutterstock.com

C’est le scandale au Canada. Le pays réputé par l’hospitalité et la gentillesse de ses habitants a fait face aux critiques après qu’une femme amérindienne a subi une maltraitance verbale de la part du personnel hospitalier. La scène choquante a été filmée quelques instants avant le décès de la femme.

Des insultes et un manque de professionnalisme qui ont abouti au décès de la mère de famille

Une vidéo du personnel hospitalier insultant une femme autochtone avant sa mort a suscité l’indignation au Canada. Joyce Echaquan, âgée de 37 ans et mère de sept enfants, est décédée deux jours après son arrivée dans un hôpital du Québec. Dans la vidéo de sept minutes, elle a réussi à filmer cette manifestation de violence verbale, et l’a diffusée en livestream sur Facebook. « Esti d’épaisse de tabarnouche [juron québécois péjoratif pour dire qu’une personne est bête] … C’est mieux mort ça. As-tu fini de niaiser… Câlisse [autre juron québécois] », peut-on entendre de la bouche d’un soignant dans la vidéo.

S’adressant directement à la patiente, une infirmière avait également dit : « T’as fait des mauvais choix, ma belle. Qu’est-ce qu’ils penseraient, tes enfants, de te voir comme ça ? Pense à eux un peu… C’est meilleur pour fourrer qu’autre chose pis on paie pour ça. Qui tu penses qui paie pour ça ? » Ces insultes étaient précédées des cris désespérés de Joyce Echaquan qui se plaignait de fortes douleurs à l’estomac. Elle a également tenté d’expliquer qu’elle a déjà souffert de problèmes similaires auparavant et qu’elle avait une maladie cardiaque.

Les proches d’Echaquan ont confirmé à Radio-Canada qu’elle avait des antécédents de problèmes cardiaques. Ils ont également rapporté qu’elle avait eu l’impression qu’on lui avait donné trop de morphine avant son tragique décès. Malheureusement, son appel à l’aide a été ignoré. Pire, cela ne lui a valu que de la maltraitance et des insultes. Face à cette triste situation, les dirigeants autochtones du Canada ont tenu à faire savoir que de telles maltraitances envers les Amérindiens n’étaient pas des cas isolés. Cette vidéo expose les sombres réalités du racisme systémique qui ont longtemps été ignorées au Canada, a rapporté The Guardian.

Un évènement déploré, mais minimisé par le Premier ministre québécois

Le décès de Joyce Echaquan et les circonstances tragiques précédant sa mort font actuellement l’objet de deux enquêtes. Les autorités cherchent notamment à savoir si un cas de négligence de la part du personnel hospitalier pourrait être en cause dans le décès d’Echaquan. Une enquête interne est également menée au sein du Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière, et l’une des deux infirmières impliquées dans la vidéo a été licenciée, a déclaré le centre hospitalier. Le licenciement a été confirmé par le Premier ministre du Québec, François Legault.

Face au scandale lié aux circonstances du décès d’Echaquan, Legault a également exprimé son indignation. « L’infirmière, ce qu’elle a dit, est totalement inacceptable, c’est raciste et elle a été congédiée. Nous devons lutter contre ce racisme », a déclaré Legault lors d’une conférence de presse. Le Premier ministre a également défendu la ministre des Affaires autochtones, Sylvie D’Amours, qui fait face aux critiques quant à son manque d’initiative dans l’accomplissement de son travail. Il a également rejeté le fait que la mort d’Echaquan était représentative d’un problème plus large de racisme au Québec, mais une récente enquête prouve pourtant le contraire.

Face aux terribles injustices subies par sa femme, le mari de Joyce Echaquan, Carol Dubé, compte porter plainte contre l’hôpital québécois. Dans cette tragédie, la famille de la défunte a le soutien du public et une collecte de fonds GoFundMe leur a apporté plus de 200 000 dollars d’aide.

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