
Les fouilles d’une grotte située dans le nord de la Norvège ont révélé les restes d’une faune préhistorique remarquablement riche, comprenant oiseaux, mammifères et poissons.
Une diversité faunique remarquable
Les découvertes sont intervenues près du village de Kjøpsvik, bordant le Tysfjord. Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue PNAS, cet ensemble exceptionnel d’ossements vieux d’environ 75 000 ans constitue le plus ancien exemple européen d’une communauté animale arctique remontant à la dernière période glaciaire.
« Les restes animaux datant de plus de 10 000 ans étant remarquablement rares, nous en savons très peu sur la vie arctique à cette époque », soulignent les chercheurs. « Ces nouveaux témoignages révèlent une diversité faunique remarquable au sein d’un écosystème où la vie marine côtoyait la vie terrestre. »
Sam Walker, de l’université de Bournemouth, et ses collègues ont identifié 33 espèces différentes. Parmi elles, de nombreux oiseaux (pingouin, corbeau, milan, buse, grue, pinson, tétras…) et mammifères (lièvre, baleine boréale, baleine bleue, ours polaire, marsouin, phoque, morse, renne, loup gris, renard arctique et un lemming à collier, aujourd’hui éteint en Europe).
Associée aux restes de différents poissons d’eau douce, une telle diversité suggère que la région était à cette époque en grande partie libre de glace, et abritait de nombreux lacs et cours d’eau alimentés par la fonte des calottes arctiques.

Bouleversements climatiques
De courte durée, ce « redoux » a été suivi du retour des glaciers, qui a condamné une partie de ces espèces en les empêchant de migrer vers des régions moins froides. Si c’est aujourd’hui le schéma inverse qui est observé, avec un monde en réchauffement rapide, le défi serait également colossal pour leurs descendants modernes.
« Les habitats qu’ils occupent sont beaucoup plus fragmentés qu’il y a 75 000 ans », rappelle Walker. « Il sera donc encore plus difficile pour les populations adaptées au froid de faire face à ces changements. »
Il y a quelques années, des chercheurs avaient découvert une population secrète d’ours polaires dans un environnement inattendu.
Par Yann Contegat, le
Source: Cosmos Magazine
Étiquettes: arctique, ossement, ère glaciaire
Catégories: Actualités, Histoire