Les premiers résultats de la mission CHEOPS, dirigée par l’Agence spatiale européenne, ont révélé l’existence de l’une des planètes les plus chaudes et les plus extrêmes jamais identifiées.
L’une des planètes les plus extrêmes jamais identifiées
Selon la NASA, plus de 4 000 exoplanètes ont été découvertes et confirmées, et plusieurs milliers d’autres candidates attendent une validation. Cela a non seulement modifié beaucoup de nos idées sur le nombre de systèmes planétaires dans notre galaxie, mais a également démontré qu’il existe de nombreuses exoplanètes très étranges. Située à 322 années-lumière de la Terre dans la constellation de la Balance, WASP-189 b, qui s’apparente à une version extrême de Jupiter, en constitue un bon exemple.
Celle-ci avait été observée pour la première fois par la sonde spatiale CHEOPS en janvier 2020. Pour cette nouvelle étude publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics, les chercheurs ont mesuré la variation de la courbe de luminosité de son étoile lorsque l’exoplanète se déplaçait devant et derrière elle afin d’en apprendre davantage sur les caractéristiques du système WASP-189. Une approche leur ayant permis de déduire la taille, la forme et les caractéristiques orbitales de cette dernière.
Il s’est avéré que la planète faisait 1,6 fois la taille de Jupiter et était 20 fois plus proche de son étoile (dont elle fait le tour tous les 2,7 jours) que la Terre ne l’est du Soleil. Tandis que l’étoile en question était âgée de seulement 730 millions d’années, se révélait 2,4 fois plus large que le Soleil et tournait si rapidement qu’elle était aplatie au niveau des pôles.
Des caractéristiques inhabituelles
Les scientifiques ont également déterminé que la température de l’étoile hôte HD 133112 était 2 200 °C plus élevée que celle du Soleil, tandis que celle de WASP-189 b était de 3 200 °C, ce qui signifie que les métaux comme le fer (dont le point d’ébullition du fer est fixé à 2 862 °C) fondent et se transforment en gaz sur cette planète.
Outre sa température élevée, WASP-189 b a également la particularité de ne pas orbiter près de l’équateur de son étoile. Celle-ci se trouve à un angle atteignant quasiment les pôles de l’astre, ce qui suggère que l’orbite de la planète a été modifiée par une rencontre rapprochée avec une autre planète ou une autre étoile, de la même manière que Jupiter influence les orbites de divers objets célestes du Système solaire.
« CHEOPS a un rôle de suivi unique à jouer dans l’étude des exoplanètes », explique Kate Isaak, chercheuse à l’ESA. « CHEOPS va rechercher les transits de planètes qui ont été identifiées depuis le sol et, si possible, mesurera plus précisément la taille des planètes dont on sait déjà qu’elles transitent devant leur étoile. En effectuant le suivi des exoplanètes sur leurs orbites, nous pouvons établir une première caractérisation de leur atmosphère et déterminer la présence de nuages, et le cas échéant, les propriétés de ceux-ci. »
Par Yann Contegat, le
Source: ESA
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