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Il y a 9 000 ans, ce prédateur emblématique figurait au menu des chiens de traîneau sibériens

Un régime pas vraiment idéal

L’analyse d’excréments fossilisés vieux de près de 10 000 ans a permis de préciser le régime alimentaire des chiens de traîneau de l’Arctique sibérien, et également révélé d’importantes concentrations de vers parasites.

Menu préhistorique

Située au large de la côte nord de la Russie orientale, l’île Jokhov a été séparée du continent il y a environ 8 500 ans. Auparavant, cette région arctique était habitée par des chasseurs paléolithiques, amenés à chasser et consommer des ours polaires, sur la base des ossements y ayant été découverts.

Afin de savoir comment les chiens tirant leurs traîneaux étaient nourris, des chercheurs ont récemment analysé 34 paléo-fécès congelés trouvés sur l’île au début des années 2000. Près de 90 % d’entre eux présentaient des concentrations élevées de ténias du genre Dibothriocephalus, liées à la consommation de poisson insuffisamment cuit, et 32 % des oeufs de Taeniidae, associées à celle de viande de renne infectée.

Si les marques de dents sur les os de ces redoutables prédateurs arctiques le suggéraient, la présence de poils d’ours polaire dans plusieurs des spécimens récemment étudiés a permis de confirmer qu’ils figuraient également au menu. « Il s’agissait de la principale ressource alimentaire pour les chasseurs de Jokhov », écrivent les chercheurs.

— Vaclav Sebek / Shutterstock.com

Un régime loin d’être optimal

Selon le célèbre explorateur arctique Knud Rasmussen, la viande de renne était relativement peu nutritive comparée à celle riche en graisse des phoques et des morses. Les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Archaeological Science, estiment que la consommation de quantités substantielles aurait été nécessaire pour couvrir leurs besoins énergétiques quotidiens.

Associée à celle d’ours polaire, elle exposait ces chiens de traîneau préhistoriques à un risque démesuré de contamination par des parasites, avec des lourdes conséquences sur leurs performances.

« Les taux élevés d’infestation de ces animaux d’attelage affectaient leur endurance, compromettant potentiellement la survie des groupes de chasseurs arctiques », concluent les chercheurs.

En juin, l’ADN des chiens de traîneau du Groenland avait révélé 1 000 ans d’histoire arctique.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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