L’analyse de milliers de morceaux sortis au cours des quatre dernières décennies a révélé une simplification progressive des textes, quel que soit le genre étudié.
Des textes toujours plus pauvres
En examinant la complexité lexicale de 12 000 chansons couvrant des genres tels que le rock, la pop, le rap, la country et le R&B, les chercheurs ont constaté que la complexité et la sophistication des textes étaient littéralement en chute libre depuis les années 1980.
Publiées dans la revue Scientific Reports, leurs analyses indiquent que la proportion de lignes de chant répétées dans les chansons n’a cessé d’augmenter dans les cinq genres, avec plus de refrains et moins de couplets que par le passé. En conséquence, le vocabulaire utilisé se révèle nettement plus pauvre.
Selon l’équipe, une telle tendance s’expliquerait par le fait que la musique répétitive soit perçue comme plus fluide et facile à assimiler, ce qui favoriserait son succès commercial, en particulier à une époque où les services de streaming musical (et leurs algorithmes tout-puissants) dominent.
Leurs données ont également montré que les auditeurs actuels étaient plus susceptibles de consulter les paroles de classiques que de nouveaux titres rock, ce qui s’expliquerait par leurs textes, globalement plus engagés, et les sujets abordés, décrits comme moins superficiels.
Un monde plus violent et individualiste
Sans surprise, une augmentation significative de la « violence » des textes, touchant plus fortement le rap, a également été mise en évidence. Reflet d’un monde plus individualiste, les paroles s’avèrent également aujourd’hui nettement plus autocentrées qu’il y a deux ou trois décennies.
Eva Zangerle, de l’université d’Innsbruck, et ses collègues concluent que « la composante lexicale, la structure des paroles et les rimes indiquent une simplification progressives pour l’ensemble des genres étudiés, et donc une plus grande répétitivité ».