
Derrière les peurs et les fantasmes qui nourrissent nos imaginaires, se cache une réalité bien plus pragmatique : l’intelligence artificielle n’est ni magique, ni maléfique.
En effet, elle ne pense pas toute seule, elle ne désobéit pas. Elle applique des consignes, exécute des instructions, respecte des protocoles. En somme, elle est un reflet de nous. Ainsi, plutôt que de la considérer comme une menace autonome, pourquoi ne pas en faire un partenaire utile et maîtrisé ?
Loin des robots menteurs : une IA qui soigne, aide, prévoit
On en parle comme d’un monstre naissant, d’un Frankenstein numérique prêt à nous trahir. Sur les réseaux sociaux, la moindre erreur ou hallucination d’un modèle alimente la méfiance. Certains vont même jusqu’à y voir des intentions cachées. Pourtant, un autre visage de l’IA émerge, loin des projecteurs, et il mérite qu’on s’y attarde.
Prenons le domaine médical, par exemple. Dans un hôpital parisien, une IA anticipe les complications post-opératoires en croisant des milliers de données. Par ailleurs, d’autres systèmes détectent les maladies neurodégénératives grâce à l’analyse de la voix ou de l’écriture. Par conséquent, on soigne plus tôt, mieux, et sans bruit ni mise en scène hollywoodienne.
De même, dans les transports, l’IA fluidifie la circulation, réduit les émissions, évite les retards. En effet, elle n’improvise rien : elle analyse, prédit, propose. Et surtout, elle nous rend service sans rien exiger en retour. N’est-ce pas là l’essence même d’un bon outil ?
D’où vient la peur ? Et si le problème, c’était nous ?
Soyons honnêtes : l’IA ne pense pas. Elle ne désire rien. Elle ne complote pas. Ce qu’elle fait, en réalité ? Elle suit des consignes, manipule des données, atteint des objectifs. Elle classe, filtre, gère, suggère. Alors pourquoi certains modèles dérapent-ils ? La réponse est simple : parce qu’ils sont le produit de nos propres erreurs, de nos jeux, de nos biais.
En clair, si elle déraille, c’est qu’on lui a mal parlé. Peut-être a-t-on nourri l’algorithme avec de mauvaises données. Ou bien l’a-t-on laissé faire sans surveillance. Bref, l’IA, c’est nous. En d’autres termes, elle nous renvoie notre reflet. Et ce reflet n’est pas toujours flatteur.
Un marteau peut construire une maison ou briser une vitre. L’IA, elle aussi, dépend de la main qui la guide. C’est pourquoi notre intention, notre rigueur, notre éthique lui donnent forme. Dès lors, plutôt que de la craindre comme une force autonome, considérons-la pour ce qu’elle est : un miroir de notre humanité.
Pour aller plus loin, nous pourrions former mieux les développeurs, les utilisateurs, les décideurs. Il serait également judicieux de mettre en place des règles claires, des garde-fous responsables. Et surtout, demandons-nous : que voulons-nous qu’elle fasse ? Ce n’est pas l’IA qu’il faut surveiller. C’est bien notre usage de celle-ci.
Et demain ? Une IA plus humaine, parce qu’entourée d’humains
L’IA de demain ne dominera pas le monde. Elle ne gouvernera pas nos vies. En revanche, elle les accompagnera. Ainsi, elle sera là pour soutenir, amplifier, simplifier.
Imaginez une IA qui nous aide à apprendre, à diagnostiquer, à créer, à décider. Un super assistant, certes, mais encadré. Transparent. Humble. Elle ne remplacera pas l’humain, elle l’augmentera. Encore faut-il qu’on le veuille vraiment.
Pour qu’elle reflète le meilleur de nous, donnons-lui le meilleur de nous-mêmes : empathie, rigueur, justice, curiosité. En fin de compte, l’avenir de l’IA ne dépend pas d’elle. Bien au contraire, il dépend de nous.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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