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Et si la Lune avait gardé les cicatrices d’un passé encore brûlant ? Ce cratère pourrait le confirmer

Un immense cratère sur la face cachée de la Lune livre une nouvelle version de son origine. Une révélation géologique majeure qui pourrait guider les astronautes d’Artemis vers les traces encore intactes du magma lunaire originel.

Vue de la surface lunaire avec la Terre à l’horizon, illustrant la découverte d’échantillons inédits sur la face cachée de la Lune.
La Lune et la Terre, témoins silencieux du bombardement d’astéroïdes qui a façonné notre Système solaire – DailyGeekShow.com

Le bassin Pôle Sud-Aitken : une structure oblongue formée par un impact venu du nord

On pensait depuis longtemps que le bassin Pôle Sud-Aitken, vaste cratère de 2 500 km de diamètre sur la face cachée de la Lune, s’était formé à la suite d’un impact venu du sud.

Pourtant, une étude récente rebat les cartes. En effet, en analysant la topographie, la gravité et l’épaisseur de la croûte lunaire, les chercheurs ont mis au jour une forme étonnante : le cratère s’étire comme une goutte d’eau, étroite au sud, large au nord.

Or, cette asymétrie, typique d’un impact oblique, indique que l’astéroïde est arrivé par le nord, percutant la Lune en biais. Une véritable révélation ! D’ailleurs, en comparant cette morphologie à celle d’autres bassins planétaires, comme Hellas sur Mars ou Sputnik sur Pluton, les scientifiques confirment ce scénario.

Pourquoi cet impact nord-sud change tout pour la science lunaire et les missions Artemis

Si l’astéroïde est venu du nord, alors les débris projetés, appelés éjectas, ont été projetés vers le sud. Or, c’est justement dans cette zone sud que la mission Artemis III prévoit d’alunir. Une coincidence ? Pas du tout. Il s’agit bien là d’une opportunité géologique unique.

En effet, ces éjectas ne sont pas des cailloux banals. Ils proviennent des couches profondes de la Lune, remontées par la violence du choc. Mieux encore : certaines de ces roches pourraient contenir des traces du manteau lunaire, voire du magma originel ! Ainsi, les astronautes auront donc sous leurs bottes une archive naturelle de la naissance de notre satellite.

Le KREEP : cet indice chimique qui trahit la géologie interne de la Lune

Mais ce n’est pas tout. Le plus fascinant, c’est la présence du KREEP, un cocktail d’éléments chimiques exotiques : potassium, terres rares et phosphore. Ce matériau est en fait le résidu concentré de l’océan de magma qui recouvrait la Lune après sa formation.

Concrètement, quand la Lune a commencé à refroidir, ces éléments, comme dans une canette de soda qui gèle, se sont accumulés dans les dernières poches liquides. Or, l’impact du Pôle Sud-Aitken aurait percé la croûte à ce moment précis, libérant des fragments de ce magma concentré.

Ce KREEP, très riche en thorium radioactif, est détectable uniquement sur le flanc ouest du bassin, ce qui corrobore encore la trajectoire nord-sud de l’impact. Une asymétrie chimique remarquable, qui en dit long sur la dynamique de l’événement.

L’alunissage d’Artemis : une chance unique de prélever les secrets enfouis de la Lune

On le comprend aisément : la mission Artemis III ne va pas simplement planter un drapeau. Bien au contraire. Elle va peut-être récolter les échantillons les plus anciens du Système solaire. Datation précise de l’impact, composition du manteau, mémoires du magma originel… Chaque caillou pourrait révéler un chapitre entier de l’histoire lunaire.

Par chance, les scientifiques n’auront pas besoin de creuser profond : l’impact a déjà fait le travail. Il a projeté à la surface des fragments que l’on ne retrouverait normalement qu’après plusieurs kilomètres de forage. Une aubaine scientifique, à condition bien sûr que les astronautes sachent exactement où chercher.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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