3I/ATLAS continuer d’intriguer les scientifiques par son comportement unique et ses émissions atypiques. Un mystère interstellaire qui réveille les théories les plus folles.

Trois comètes cet automne, mais une seule d’origine interstellaire captive les chercheurs
Les amateurs d’astronomie ont été gâtés cet automne : trois comètes sont passées près du Soleil en l’espace de quelques semaines. Lemmon, Swan et surtout 3I/ATLAS.
Les deux premières sont des comètes classiques, venues du nuage de Oort, cette réserve glacée aux confins de notre Système solaire. Mais 3I/ATLAS est une comète interstellaire, un visiteur venu d’ailleurs, d’un autre système, d’un autre temps.
C’est la troisième de ce genre jamais observée, après Oumuamua en 2017 et Borisov en 2019. Et, comme ses prédécesseurs, elle ne laisse personne indifférent. Sa trajectoire hyperbolique, sa vitesse et sa composition chimique troublent les astronomes les plus chevronnés.
Un comportement chimique et dynamique qui ne correspond à rien de connu
Pourquoi tant de mystères autour de 3I/ATLAS ? Dès son approche du Soleil, les instruments ont capté des émissions inattendues. Au lieu d’être dominée par la vapeur d’eau, comme la majorité des comètes connues, 3I/ATLAS libère surtout du dioxyde de carbone. Et plus étrange encore : du nickel, mais sans fer. Un cocktail chimique atypique, qui échappe aux modèles de formation habituellement observés.
Autre bizarrerie : sa luminosité a augmenté beaucoup plus vite que prévu, comme si quelque chose sous la surface s’était brutalement activé. Et enfin, le clou du spectacle : la comète s’est mise à accélérer en s’éloignant du Soleil, un comportement que l’on associe rarement aux objets inertes. On a connu des comètes capricieuses, mais celle-ci coche beaucoup de cases intrigantes.
Des scientifiques divisés entre explication naturelle et piste artificielle
Ces anomalies ont ravivé une vieille théorie : et si ce genre d’objet n’était pas naturel ? L’astrophysicien Avi Loeb, professeur à Harvard, n’en est pas à sa première sortie sur le sujet. Il avait déjà proposé que Oumuamua était peut-être une sonde d’origine extraterrestre.
Il récidive ici, en suggérant que 3I/ATLAS pourrait répondre à un design artificiel. Il parle de « piste pédagogique », un moyen de questionner les limites de nos connaissances.
L’idée semble farfelue, et pourtant elle sert un objectif utile : ouvrir le champ des possibles. Et surtout, ne pas exclure d’emblée ce que l’on ne comprend pas encore. Car si la science avance, c’est bien souvent en osant formuler les hypothèses les plus inattendues.
Ce que l’on sait, ce que l’on ignore, et ce que les prochaines analyses pourraient révéler
Alors, s’agit-il d’une comète naturelle au comportement inhabituel ou d’autre chose ? La communauté scientifique reste prudente. Les instruments continueront de collecter des données durant les mois à venir. L’analyse spectrale, la modélisation orbitale, l’observation continue, tout cela devrait permettre de mieux comprendre 3I/ATLAS.
En attendant, elle nous rappelle que l’Univers reste une source d’émerveillement et de surprises. Et que parfois, les mystères les plus fascinants viennent non pas des grandes révolutions technologiques, mais d’un simple caillou glacé filant dans la nuit.
Par Eric Rafidiarimanana, le