La médecine, et plus largement la science, est aussi faite d’erreurs et d’accidents en tous genres. Ce fut notamment le cas au XIXe siècle, lorsqu’un homme fut touché au ventre par un projectile et dut vivre avec un trou dans l’estomac. Le DGS vous présente cette incroyable histoire qui participa à l’avancement de la science.
Alexis Saint Martin, un trappeur canadien né en 1794, n’aurait certainement pas eu sa place dans les livres d’Histoire si, en 1822, il n’avait pas eu la malchance d’être grièvement blessé.
Cette année-là, alors qu’il se trouve sur l’île Mackinac, elle-même située sur le lac Huron, dans l’État américain du Michigan, l’homme reçoit une balle de fusil au ventre et semble condamné. Car sa blessure, aussi grande que la paume d’une main, est si grave que son estomac dépasse de la plaie, laissant échapper de la nourriture par la perforation.
Dès lors, William Beaumont, un chirurgien de guerre américain, tente de soigner Alexis Saint Martin mais sans parvenir à totalement suturer la blessure. Finalement, l’homme survit à son accident, mais non sans y laisser de sa personne. Car les bords de la plaie qu’il présente à l’estomac ont fusionné avec ceux du trou dans son ventre, formant ce qu’on appelle une « fistule ».
ALEXIS SAINT MARTIN EST DEVENU LE COBAYE DE WILLIAM BEAUMONT
Après l’avoir soigné, William Beaumont voit en son patient une occasion unique d’observer le fonctionnent d’un estomac humain en temps réel. Il engage alors le trappeur miraculé en tant qu’assistant et cobaye personnel, menant sur lui plusieurs types d’expériences. Mais Alexis Saint Martin, lassé d’être considéré comme un sujet d’étude, s’enfuit plusieurs fois et dut être retrouvé, puis enrôlé dans l’armée avant d’être placé sous les ordres du médecin.
Finalement, le chirurgien publia ses conclusions sur ses nombreuses analyses scientifiques et démontra notamment que la digestion des aliments était un processus chimique, ou encore que l’estomac contenait de l’acide chlorhydrique. Alexis Saint Martin, lui, après avoir participé aux recherches de Beaumont, repartit vivre au Canada, où il mourut à l’âge de 86 ans.
Cette anecdote illustre comment un simple accident et la soif de savoir humaine peuvent conduire à l’amélioration des connaissances médicales.