Des scientifiques ont identifié six nouvelles espèces et d’un genre précédemment inconnu d’éponges de verre au large de la Nouvelle-Zélande, à des profondeurs allant jusqu’à 4 820 mètres.
Une expédition fructueuse
Composées de spicules de silice, substance naturelle présente dans le sable, à partir duquel nous fabriquons le verre, les éponges de verre (ou hexactinellides) sont présentes dans les eaux du monde entier, mais s’avèrent relativement rares. Cartographier la biodiversité aux profondeurs où celles-ci évoluent représente un véritable défi et implique l’utilisation d’engins spécialisés, à même de supporter des pressions énormes.
En 2017, le navire de recherche allemand Sonne quittait Auckland, avec à son bord le dispositif sous-marin télécommandé ROV KIEL6000 (conçu pour sonder les profondeurs de l’océan jusqu’à 6 000 mètres). Pendant 31 jours, les chercheurs allaient explorer les eaux du sud de la Nouvelle-Zélande, récupérant plus de 200 spécimens d’éponges.
Les analyses ADN et morphologiques récemment réalisées leur ont permis d’identifier six espèces d’éponges de verre jusqu’alors inconnues de la science. Deux d’entre elles étaient si nouvelles qu’elles ont nécessité l’établissement d’un tout nouveau genre (Nubes).
Présentées dans la revue ZooKeys, les nouvelles espèces sont Bathydorus poculum (1 150 mètres de profondeur), Scyphidium variospinosum (1 630,5 mètres), Caulophacus serpens (4 816 mètres), C. ramosus (4 819 mètres), Nubes tubulata (767 à 782 mètres) et N. poculiformis (1 285 mètres).
Des habitats très spéciaux
« L’expédition a été un grand succès », estime le biologiste marin Gert Wörheide, de l’université Ludwig Maximilian de Munich. « Les découvertes réalisées ont quasiment doublé le nombre d’espèces de la famille des éponges Rossellidae trouvées au large de la Nouvelle-Zélande, passant de neuf espèces appartenant à cinq genres distincts à 17 espèces en représentant huit. »
« Les eaux profondes au large de la Nouvelle-Zélande sont considérablement plus riches en espèces que ce que l’on pensait », poursuit le chercheur. « Dans le contexte des plans d’expansion de l’exploitation minière et de la pêche en eaux profondes, de telles expéditions fournissent un ensemble important de données pouvant améliorer la protection de ces habitats très spéciaux. »
Par Yann Contegat, le
Source: Science Alert
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