Chaque jour, des femmes meurent sous les coups de leur conjoint ou de leur ex-compagnon. Cependant, l’Espagne se démarque des autres pays et a réussi à réduire progressivement le nombre de femmes victimes des hommes violents grâce à la mise en place d’importantes réformes.

Qu’est-ce qu’un féminicide ?

Les violences à l’encontre des femmes sont un véritable fléau planétaire. Ces violences peuvent se caractériser de plusieurs façons : elles peuvent être physiques (frapper, gifler…), psychologiques (rabaisser ou humilier en public, critiquer le physique…), verbales (insulter) ou sexuelles (violer). La forme de violence la plus extrême se nomme le féminicide, c’est-à-dire le meurtre d’une femme en raison de son sexe.

Les cas de féminicides sont très préoccupants et même lorsque les femmes portent plainte, la justice n’agit pas efficacement. Des termes détournés tels que « différends amoureux » ou « rupture qui se passe mal » sont même souvent utilisés pour minimiser et excuser les violences faites à l’encontre des femmes. De plus, les enfants sont souvent des victimes collatérales.

En Europe, le taux de féminicides reste scandaleusement stable. Cependant, l’Espagne se démarque des autres pays car son taux diminue progressivement au fil des ans grâce à des mesures qui se sont révélées efficaces.

Des réformes qui ont fait leurs preuves en Espagne

Depuis 2005, l’Espagne a mis en place d’importants dispositifs judiciaires pour lutter contre les violences faites aux femmes. Tout d’abord, l’Espagne a créé des bureaux d’aide et d’assistance juridique et psychologique gratuits pour les victimes ainsi qu’un système de téléphone rouge. Le pays a également mis en place des tribunaux spécialisés où seules les affaires de violences faites aux femmes par leur conjoint ou ex-conjoint sont traitées. Les juges ont un maximum de 72 heures pour prendre en charge un dossier et jusqu’à 15 jours pour ouvrir un procès.

Mais un dispositif se démarque plus que les autres : la « pulsera electrónica » qui signifie bracelet électronique. Il fonctionne par réseau 3G 24 heures sur 24. Les hommes qui ont déjà été condamnés pour violences envers leur conjointe sont contraints de porter ce bracelet. Les femmes qui ont déjà été violentées portent, elles, une balise. À la seconde même où la zone de sécurité est franchie par un ex-conjoint violent (un rayon de 500 mètres en général), le Cometa (centre de contrôle national qui contrôle toutes les alertes) est alerté. La femme en danger est alors contactée par téléphone, puis c’est au tour de l’agresseur de recevoir un appel de la police qui intervient dans les 10 minutes.

On compte environ 1 150 hommes, considérés comme étant dangereux pour leur ex-femme, portant ces bracelets connectés. Et les résultats sont là. Depuis la mise en place de ce dispositif, aucune femme porteuse d’une balise n’a été tuée par son ex-conjoint. De plus, le pays a vu le nombre de femmes tuées baisser : 76 en 2008 contre 47 en 2018.

Des chiffres effrayants en France

En France, la situation est beaucoup plus grave. En 2015, selon l’Eurostat, l’Allemagne et la France étaient en tête des pays où l’on comptait le plus de féminicides avec respectivement 210 et 142 cas.

En 2018, 120 femmes ont été victimes de féminicide en France et plus de cinquante femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-conjoint depuis le 1er janvier 2019. De plus, la plupart de ces femmes avaient signalé à la police qu’elles ne se sentaient pas en sécurité. On considérait qu’une femme mourait tous les trois jours sous les coups de son mari mais les derniers chiffres révèlent que ce triste taux est passé à un jour sur deux.

Pensez-vous que la France devrait adopter les mêmes mesures que l’Espagne ?

L’Espagne a t-elle la solution pour lutter efficacement contre les féminicides ?
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4 Commentaires
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Mme Theryca
Mme Theryca
4 années

Evidemment que la France doit adopter le modèle espagnol mais les hommes sont toujours trop occupés avec leurs propres problèmes pour prendre en charge ceux des femmes. Cependant, il faut inventer et je pense qu’il existe une autre solution, non judiciaire : les logements doivent être conçus avec une pièce… Lire la suite »

PEINAZO
PEINAZO
4 années

Oui la France ???????? doit faire comme l’Espagne le bracelet électronique c’est très très bien pour calmer c’est conard????