Une équipe de chercheurs australiens a découvert qu’une minuscule enzyme bactérienne permettait de produire efficacement de l’électricité à partir de l’infime quantité d’hydrogène présente dans l’air.
L’enzyme Huc
Lorsqu’elles sont privées de toute autre ressource, certaines bactéries peuvent consommer l’hydrogène. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature, des chercheurs de l’université Monash ont découvert que l’espèce Mycobacterium smegmatis utilisait une enzyme particulière pour traiter et restituer efficacement ce gaz représentant 0,00005 % de l’atmosphère sous forme d’électricité.
Baptisée Huc, cette protéine possède une structure moléculaire lui permettant de diviser les molécules d’hydrogène absorbées par la bactérie pour former une chaîne de transport d’électrons, produisant essentiellement un circuit électrique à l’intérieur de la cellule.
Il a fallu cinq ans à l’équipe pour parvenir à isoler Huc, mais une fois qu’elle l’a fait, elle a été stupéfaite des nombreux aspects de cette minuscule centrale électrique. Outre son insensibilité à l’oxygène, elle offre un stockage robuste et de longue durée, et ne s’épuise jamais.
1/ Published in @Nature , a study led by @MonashBDI‘s @Rhys__G @Ashleigh_Kropp & @greeninglab has discovered an enzyme – ‘Huc’ – that can covert air into energy & has the potential to become a new clean source of energy. @MonashUni @Monash_FMNHS Read more https://t.co/Tgh6FDadNn pic.twitter.com/BQoq5fkqrR
— Monash Biomedicine Discovery Institute (@MonashBDI) March 8, 2023
« Elle est étonnamment stable », souligne Ashleigh Kropp, co-auteure de la nouvelle étude. « Qu’elle soit congelée ou chauffée à 80 °C, elle conserve sa capacité à générer de l’énergie, ce qui démontre son importance pour aider les bactéries à survivre dans les environnements les plus extrêmes. »
Alimenter les appareils électroniques et les véhicules électriques
Si l’équipe n’a pour l’heure généré qu’une infime quantité d’électricité (à partir d’une quantité tout aussi réduite de l’enzyme), elle estime que Huc pourrait être utilisée pour alimenter des petits appareils électroniques dans un avenir relativement proche et, à terme, des véhicules électriques.
« Une fois que nous aurons produit Huc en quantités suffisantes, le ciel sera littéralement la limite pour produire de l’énergie verte », conclut Kropp.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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Catégories: Sciences, Actualités