Plus de 28 500 centrales électriques sont actuellement en fonctionnement dans le monde, mais peu de gouvernements sont enclins à communiquer les chiffres relatifs à la pollution qu’elles génèrent. La startup WattTime, financée par Google, va utiliser un algorithme combinant différentes images satellites pour mesurer leurs émissions réelles.
Plus de 28 500 centrales électriques en fonctionnement dans le monde
L’année dernière, une étude indépendante a révélé la construction cachée de plusieurs centrales au charbon en Chine, intervenant alors que le pays venait de prendre des engagements clairs en matière de lutte contre le réchauffement climatique. En ce qui concerne la pollution émise par les centrales électriques à l’échelle mondiale, le flou règne, et ce manque de suivi complique largement la mise en place de normes environnementales adaptées et d’éventuelles sanctions. Pour remédier à cela, Google vient d’allouer 1,7 million de dollars au suivi détaillé des émissions émises par l’ensemble de ces centrales.
Basée aux États-Unis, la startup WattTime a développé une technologie innovante qui permet d’optimiser sa consommation électrique en fonction de l’offre et de la demande. Choisie par le géant californien dans le cadre du programme Google AI Impact Challenge, elle va désormais travailler en collaboration avec le think thank Carbon Tracker, à l’origine d’un projet mesurant les émissions des centrales thermiques, et le World Resources Institute (WRI), qui a élaboré la base de données mondiale la plus complète en ce qui concerne les centrales électriques, afin de traquer les émissions polluantes de ce type d’installations.
Un algorithme qui utilise les données des satellites pour mesurer les émissions polluantes
Pour mesurer ces émissions, WattTime va utiliser l’ensemble des données satellite mises à sa disposition. Plus de 2 000 satellites orbitent autour de la Terre, et 807 sont dédiés à son observation. Ces dispositifs permettent d’obtenir des clichés extrêmement détaillés montrant la fumée générée par la centrale, la chaleur infrarouge qu’elle émet et le réchauffement de l’eau à proximité, ainsi que le dioxyde d’azote dégagé lors de la combustion d’hydrocarbures. L’algorithme utilisé permettra d’obtenir des estimations beaucoup plus précises que celles dont dispose à l’heure actuelle l’Agence internationale de l’énergie.
Selon WattTime, une vision réaliste des émissions va non seulement permettre de vérifier les engagements de chaque pays dans le cadre de l’accord de Paris, mais également contribuer à mettre fin à l’impunité de certains producteurs polluants. Dans le futur, l’entreprise américaine prévoit de participer à la baisse globale des émissions de gaz à effet de serre et à la réduction de l’impact environnemental des milliards d’objets connectés à l’échelle mondiale (voitures électriques, usines, thermostats…) en continuant à développer des technologies innovantes permettant d’adapter leur consommation à l’offre disponible.
Par Yann Contegat, le
Source: Futura Sciences
Étiquettes: pollution, environnement, centrale-electrique
Catégories: Écologie, Actualités