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Enfouis dans la poussière depuis des milliards d’années, ces trous noirs géants découverts par James-Webb racontent une autre histoire du cosmos

Des astronomes viennent de détecter sept quasars extrêmement anciens, jusqu’ici invisibles, grâce au télescope James-Webb. Cette découverte majeure bouleverse notre compréhension des trous noirs supermassifs et de leur rôle dans l’histoire de l’Univers. Derrière la poussière, une autre chronologie cosmique se dessine.

Image d’une nébuleuse colorée avec un trou noir géant situé dans l’Univers primitif, observée par les astronomes.
Illustration d’une région cosmique où un trou noir géant s’est formé peu après le Big Bang. Cette découverte soulève de nouvelles questions sur la croissance rapide des premiers trous noirs dans l’Univers primitif – DailyGeekShow.com

Des quasars du début de l’Univers étaient cachés par d’épaisses couches de poussière cosmique

Un quasar représente le noyau très lumineux d’une galaxie. Un trou noir supermassif l’alimente en dévorant la matière environnante. Ces noyaux brillent parfois plus que des milliards d’étoiles réunies. Pourtant, certains échappaient encore à notre regard, car leur lumière se perdait dans d’épais nuages de poussière cosmique.

Pendant des années, les scientifiques soupçonnaient leur existence. Toutefois, ils n’arrivaient pas à les localiser. Aujourd’hui, ils disposent enfin d’une preuve concrète.

En analysant la lumière infrarouge de onze galaxies ultralumineuses détectées par le télescope Subaru, James-Webb a réussi à repérer sept quasars datant du Commencement cosmique, soit moins d’un milliard d’années après le Big Bang.

Grâce à sa sensibilité exceptionnelle, James-Webb a capté ce qu’aucun autre télescope n’aurait pu observer. En effet, 99,9 % du rayonnement ultraviolet et 70 % de la lumière visible émis par ces objets sont absorbés par la poussière. Par conséquent, seule la lumière infrarouge pouvait les révéler.

Les trous noirs supermassifs étaient donc bien plus nombreux qu’on ne le pensait

Ces sept quasars partagent les caractéristiques de leurs homologues visibles. Ils émettent une énergie colossale, équivalente à celle de milliards de soleils. Leurs trous noirs atteignent une masse des milliards de fois supérieure à celle du Soleil. Et pourtant, aucun d’eux n’avait été observé jusqu’à maintenant.

Cette révélation change la donne : le nombre total de quasars dans le jeune Univers pourrait être deux fois plus important que prévu. Ainsi, cette constatation remet en cause les modèles actuels de formation des trous noirs supermassifs. Ces derniers semblaient trop lents pour expliquer leur apparition aussi tôt dans l’histoire cosmique.

Les chercheurs ont publié cette étude dans The Astrophysical Journal. Elle pourrait marquer un tournant décisif dans notre compréhension de l’évolution de l’Univers.

La poussière cosmique masque des indices cruciaux sur l’évolution de l’Univers

Qu’est-ce qui différencie ces quasars dissimulés de ceux que l’on connaît déjà ? Cette question devient centrale. Leur environnement semble particulièrement chargé en gaz et en poussière. Ainsi, cela pourrait refléter une phase intense de formation stellaire.

La découverte de ces objets cachés ouvre une nouvelle perspective. Les trous noirs joueraient peut-être un rôle plus actif, plus tôt qu’on ne l’imaginait, et dans des conditions bien plus chaotiques.

De nouveaux horizons s’ouvrent pour percer les secrets du Commencement cosmique

En dévoilant ces quasars invisibles, James-Webb démontre que l’histoire de l’Univers reste largement inexplorée. Désormais, les scientifiques souhaitent étudier en détail ces zones obscures. Leur objectif est de mieux comprendre la structure, la composition et l’influence de ces objets célestes.

En perçant ces voiles de poussière, ils espèrent répondre à l’une des grandes énigmes de la cosmologie. Comment des trous noirs aussi massifs ont-ils pu apparaître si tôt dans l’histoire du cosmos ?

Par Eric Rafidiarimanana, le

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