L’image est forte : un pays en guerre qui, loin de subir, innove pour se défendre. L’Ukraine, sous les bombes, fabrique ses propres drones de combat, et certains experts estiment qu’ils surpassent désormais les modèles chinois emblématiques, comme les DJI Mavic. L’objectif est clair : gagner en autonomie technologique, tout en répondant aux impératifs du terrain.

L’Ukraine conçoit et livre déjà ses propres drones militaires, libérant son armée de la dépendance chinoise
Pendant des mois, les forces ukrainiennes ont utilisé les quadricoptères Mavic pour la reconnaissance, le guidage de tirs et les frappes de précision. Mais depuis l’interdiction de vente de ces drones en Russie comme en Ukraine, le pays s’est tourné vers la production locale.
C’est le vice-Premier ministre Mykhailo Fedorov qui l’a confirmé à Forbes : plus de 1 000 drones de conception ukrainienne ont déjà été livrés aux troupes. Parmi eux, des noms inédits comme l’Ukropter, le Yautja, ou encore le Shmavik, clin d’œil direct au Mavic chinois qu’il entend supplanter.
Leur promesse ? Des appareils plus robustes, plus autonomes, mieux adaptés à la guerre électronique moderne. Une vraie révolution industrielle sous contrainte extrême, et surtout, un changement de paradigme technologique.
Les drones ukrainiens résistent aux brouillages et réalisent cinq fois plus de missions qu’un Mavic

À première vue, ces drones ukrainiens sont plus encombrants et plus chers que leurs homologues chinois. Pourtant, le pari est ailleurs. Le modèle Zoom, développé par Frontline Robotics, a été conçu pour fonctionner dans des zones saturées de brouillage électronique.
Il est équipé d’un système de navigation visuelle par intelligence artificielle, capable de continuer sa mission même sans GPS ni connexion radio. En dernier recours, il revient à sa base grâce à ses capteurs visuels. Une capacité cruciale, surtout sur un front où les jammers russes se multiplient.
Les chiffres sont parlants : 300 missions par drone, contre 60 en moyenne pour un Mavic. Grâce à ce rendement, le coût par mission est cinq fois inférieur. Un gain d’efficacité qui compense largement un prix d’achat plus élevé.
L’Ukraine développe une industrie nationale des drones, appuyée par des technologies alliées
L’Ukraine ne se contente pas de bricoler. Elle industrialise sa chaîne de production, malgré la guerre. Si certaines pièces viennent encore de Chine, la tendance va vers plus d’autonomie : moteurs, batteries, caméras thermiques, contrôleurs de vol… Tout commence à être conçu et assemblé localement.
Par ailleurs, des partenaires européens contribuent à cet effort. La société Atlas Aerospace en Lettonie propose par exemple une station de contrôle terrestre, l’AtlasUltra, dotée d’un écran de 2 000 nits de luminosité. À titre de comparaison, les radiocommandes DJI plafonnent à 700 nits. Ce détail, en apparence technique, fait toute la différence en opération sur un champ de bataille exposé au soleil.
Certains soldats regrettent encore la simplicité des DJI. Mais peu à peu, les modèles ukrainiens gagnent leur confiance, par nécessité d’abord, par performance ensuite.
« Pour nous, le critère clé n’est pas le prix par drone, mais le coût par mission. Alors qu’un Mavic classique effectue environ 60 missions par drone, nos systèmes en réalisent en moyenne 300. À prix d’achat comparable, le coût par mission est cinq fois inférieur, ce qui signifie que les unités militaires qui utilisent nos drones bénéficient d’une rentabilité globale bien meilleure », explique un porte-parole de Frontline Robotics dans les colonnes de Forbes.
Le drone ukrainien devient un symbole de résilience et un atout stratégique pour la guerre moderne
Pour Kiev, ce n’est pas qu’une question de logistique. C’est une arme symbolique et stratégique. Développer des drones performants, c’est reprendre le contrôle de ses moyens de défense. C’est aussi sortir de la dépendance aux composants étrangers, et prouver qu’un pays sous pression peut encore innover.
Les Shmavik et autres Ukropters ne sont pas de simples gadgets volants. Ils incarnent la résilience technologique ukrainienne. Chaque mission réussie, chaque retour à la base malgré les interférences, chaque heure gagnée sur l’ennemi prouve une chose : le ciel de demain pourrait bien être ukrainien.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Robots & IA, Technologie
vous dites que les drones chinois sont interdits de vente en Ukraine et en Russie mais moi je suis sur qu’ils continuent d’en vendre à la Russie les chinois car ils sont trop bien ensemble pour que cette interdiction soit respecter aussi bien par le gouvernement Chinois que par celui de la Russie .
Bravo pour leur technologie en pleine guerre ,nous devrions en faire de même !