Edgar Allan Poe est connu et reconnu dans le monde entier comme un des plus grands auteurs américains de la littérature fantastique. Considéré comme un des précurseurs du roman policier, il est aussi une grande figure du romantisme américain du 19e siècle. Controversé et adulé, Edgar Allan Poe s’est éteint le 7 octobre 1849, à l’âge de 40 ans. Plus de 170 ans après, la mort d’Egard Allan Poe reste encore un mystère. Officiellement, l’auteur est mort d’une congestion cérébrale.
Les faits troublants autour de la mort d’Edgar Allan Poe
Le 3 octobre 1849 était un jour d’élection à Baltimore. Le soir même, un certain Joseph Walker se dirigeait en direction du pub le Gunner’s Hall. C’est alors qu’il trouve dans le caniveau un homme mal fagoté et complètement délirant. C’est Edgar Allan Poe. L’écrivain, d’ordinaire toujours tiré à quatre épingles, porte des vêtements beaucoup trop grands pour lui. Il est à moitié inconscient et délire. Edgar Allan Poe est alors conduit à l’hôpital.
Le 27 septembre 1849, l’auteur avait quitté Richmond pour se rendre à Philadelphie, où il devait faire un travail d’édition. Mais depuis ce jour, personne n’avait de nouvelles d’Edgar Allan Poe. Personne ne l’a vu avant le 3 octobre 1849. Pris de crises de délire durant son séjour à l’hôpital entre le 3 octobre et le 7 octobre, l’auteur est incapable d’expliquer sa présence à Baltimore. Il mourra le 7 octobre 1849, officiellement d’une congestion cérébrale liée à l’alcool et la drogue.
Alcool, drogue, suicide
Bien qu’Edgar Allan Poe soit connu pour avoir un fort penchant pour l’alcool et la drogue, les faits qui entourent sa mort sont plus que troublants. Toutes sortes de théories ont donc fini par voir le jour. L’une des premières, émise par Baudelaire lui-même, est l’hypothèse du suicide. Pourtant, cette théorie a été réfutée. En effet, des psychologues ont fait analyser de nombreux écrits de l’auteur, ainsi que toute sa correspondance personnelle, par une intelligence artificielle. La conclusion fut qu’Edgar Allan Poe a été sujet à « plusieurs épisodes dépressifs potentiels », mais que rien n’indique avec certitude qu’il se soit suicidé. Comme le souligne l’étude parue le 24 février 2020 dans la revue Journal of Affective Disorders : « Des modèles significatifs et cohérents de dépression n’ont pas été trouvés et ne soutiennent pas le suicide comme cause de décès. »
L’une des autres théories les plus admises concernant la mort d’Egard Allan Poe est l’alcool. En effet, l’auteur a eu plusieurs épisodes d’addiction au cours de sa vie, avant d’arrêter de boire. Mais le décès de sa femme en 1847 l’aurait fait rechuter. En effet, pour certains, l’état d’errance et de délire de l’auteur retrouvé dans les rues de Baltimore ne fait aucun doute : Edgar Allan Poe a été victime d’une crise de delirium tremens. Toutefois, le médecin traitant de l’auteur, John Moran, a réfuté cette hypothèse. Par ailleurs, des études faites sur les cheveux de l’auteur démentent aussi cette possibilité.
Violence, corruption et meurtre
D’autres théories entourent la mort d’Edgar Allan Poe, dont celle du meurtre. Dans Midnight Dreary : The Mysterious Death of Edgar Allan Poe, John Walsh avance l’hypothèse du meurtre de cette façon : les frères de Sarah Elmira Shelton, alors fiancée à Edgar Allan Poe, auraient menacé l’auteur. Se basant sur des journaux, lettres et autres documents, Walsh soutient que, malgré la mise en garde des trois frères, l’écrivain serait retournait à Richmond dans le but d’épouser Sarah Shelton. Seulement, les trois frères l’auraient attrapé à Baltimore, frappé, forcé à boire et laissé pour mort.
Une autre théorie explique qu’Edgar Allan Poe aurait tout simplement été victime de cooping. Une fraude électorale qui consistait à forcer une personne, même sous la contrainte, à voter une voire plusieurs fois pour un candidat. Les victimes de copping étaient kidnappées, souvent droguées ou forcées à boire, et déguisées autant de fois qu’il fallait de votes. Cette hypothèse reste une des plus populaires concernant la mort d’Edgar Allan Poe. En effet, l’auteur a été retrouvé un jour d’élection à proximité du Gunner’s Hall, un lieu connu pour ce genre de pratique.
La rage, tumeur au cerveau, etc.
En 1995, une autre hypothèse sur la mort d’Edgar Allan Poe est avancée. Ce dernier aurait souffert de la rage. Effectivement, selon le docteur Michael Benitez, médecin cardiologue de l’université du Maryland, Edgar Allan Poe présentait tous les symptômes de la rage : les tremblements, les délires et une forte fièvre. Edgar Allan Poe souffrait aussi de « variations inhabituelles du pouls, de la respiration et de la température, ainsi qu’un refus phobique de boire de l’eau », qui sont des symptômes de la rage apparaissant en phase terminale de la maladie.
Une théorie plus récente affirme qu’Edgar Allan Poe avait une tumeur au cerveau. Ce qui aurait expliqué les derniers agissements et la confusion de l’auteur. Lors de l’exhumation du corps du poète, soit trois décennies après sa mort, le cercueil de l’auteur s’est brisé. Un ouvrier a alors remarqué une masse qui se trouvait à l’intérieur du crâne. Cela ne pouvait pas être le cerveau de l’auteur, cet organe étant un des premiers à se décomposer. Toutefois, les tumeurs cérébrales se calcifient et restent dans le crâne du défunt. Cette théorie n’a pas encore été réfutée, ni confirmée.
Plus de 170 ans après la mort d’Edgar Allan Poe, elle reste toujours un mystère. Il est probable d’ailleurs que nous ne connaissions jamais le fin mot de l’histoire. Pour aller plus loin, découvrez l’étonnant canular d’Edgar Allan Poe qui inspira Jules Verne pour Le Tour du monde en 80 jours.