Des chercheurs ont révélé de nouvelles informations sur la géologie d’Europe, décrite par la NASA comme l’un des endroits du Système solaire les plus prometteurs pour la recherche de vie extraterrestre.
Des similitudes frappantes
On soupçonne depuis longtemps qu’Europe, l’une des 79 lunes en orbite autour de la planète Jupiter, abrite un vaste océan d’eau salée sous son épaisse coquille de glace, mesurant 20 à 30 kilomètres d’épaisseur. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’université Stanford suggère que de l’eau à l’état liquide est également présente à l’intérieur même de cette croûte gelée.
La coquille d’Europe est parsemée de « doubles crêtes » quasi symétriques, situées de part et d’autre d’un creux peu profond, pouvant mesurer plusieurs centaines de kilomètres de long. Et il se trouve que ces reliefs s’avèrent étonnamment similaires à ceux observés au sein de la calotte glaciaire du nord-ouest du Groenland.
En utilisant des données d’élévation de surface et de sondage radar, l’équipe a déterminé que la double crête du Groenland s’était formée suite au regel progressif de poches d’eau situées près de la surface de cette épaisse couche, s’étant pressurisées et ayant finalement fracturé la glace.
Récemment détaillée dans la revue Nature Communications, cette découverte implique qu’un mécanisme similaire pourrait également être à l’origine des doubles crêtes d’Europe, bien que quelques différences existent. Alors qu’au Groenland, les poches d’eau liquide peu profondes se forment suite à l’infiltration des eaux de fonte en surface, sur le satellite naturel de Jupiter, cet élément proviendrait de son océan souterrain (voir image d’en-tête).
Une influence sous-estimée
Selon les auteurs de l’étude, de tels travaux suggèrent que l’eau liquide peu profonde pourrait jouer un rôle plus important dans la formation de la surface d’Europe que ce qui était jusqu’alors estimé.
« Si ce mécanisme contrôle la formation de doubles crêtes sur Europe, leur omniprésence à sa surface implique que l’eau liquide est et a été une caractéristique omniprésente au sein de cette fragile coquille de glace », estime Riley Culberg, auteur principal de l’étude.
La mission Europa Clipper de la NASA devant être lancée en octobre 2024, nous en apprendrons sans doute beaucoup plus dans les décennies à venir sur la géologie de cette lune intrigante et sur son potentiel à abriter la vie.
Par Yann Contegat, le
Source: Cosmos Magazine
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