Robara est un drone un peu spécial. Ce petit bijou de technologie ressemble à s’y méprendre à un oiseau connu sous le nom de « Outarde houbara ». En vol, il peut atteindre de hautes altitudes, imitant à la perfection un oiseau. Il a d’ailleurs été créé pour entraîner de jeunes faucons en leur servant d’appât. Ainsi dans les airs, les drones prennent des allures de proies que les faucons ne se privent pas de chasser. SooCurious vous en dit plus sur cette technologie qui vient prêter main forte aux fauconniers.
Les drones sont devenus chose commune de nos jours. Ils servent de livreurs de colis pour Amazon, de coéquipier sur le terrain pour l’armée américaine et de meilleur ami pour les plus grands photographes aériens. Leur utilité n’est plus vraiment contestée et pour preuve : ils sont depuis peu les nouveaux appâts des faucons !
En effet, les fauconniers ont pour habitude de récompenser leurs oiseaux avec de la nourriture pour les inciter à voler de plus en plus haut. Cet apprentissage est d’ailleurs indispensable pour permettre au jeune faucon de développer sa vue plongeante mais aussi pour détecter ses proies. Les fauconniers peuvent même se servir de faux appâts comme des cerfs-volants ou des ballons. Un processus d’apprentissage long et souvent fastidieux.
C’est là que les drones interviennent. Des drones conçus pour imiter à la perfection l’Outarde houbara, un oiseau de proie prisé par les fauconniers. Au Moyen-Orient la fauconnerie est d’ailleurs une véritable tradition, qui coûte la vie de nombreuses Outardes houbara, aujourd’hui menacées d’extinction. Heureusement, ces drones sont si réalistes qu’ils servent de véritables proies pour entrainer les faucons et donc épargner des oiseaux.
L’une des créations est le Robara, un drone conçu par une entreprise britannique. Son gabarit est le même qu’un oiseau de proie. Bluffant de réalisme, il est doté de deux ailes et son cou est recouvert d’une peau de lycra digne d’un véritable plumage. Sa tête est en caoutchouc et en mousse pour absorber les chocs, mais suffisamment bien faite pour tromper le faucon. Il se déplace très rapidement à 23 m/sec, montant en général à 500 mètres en 3 minutes. Ses vols durent, pendant un entrainement, entre 8 et 10 minutes.
Il vole aussi à de hautes altitudes pour, au fur et à mesure, pousser les faucons à voler haut eux aussi. Il est commandable à distance et peut obéir à des programmes qui entrainent efficacement les jeunes faucons. Il a été conçu pour égaler les jeunes faucons afin qu’ils dépassent leurs limites mais sans jamais les supplanter. Un point important pour conserver l’équilibre entre le prédateur et la proie. D’après le concepteur, les jeunes faucons qui chasseraient alors le Robara gagneraient un temps précieux, puisqu’en seulement un mois ils apprennent autant qu’en un an avec un dressage traditionnel.
Une véritable Outarde houbara menacée d’extinction
Un faucon qui chasse un drone
Ces drones donnent l’illusion d’être de véritables proies, pas étonnant que les faucons n’y voient que du feu. Le Robara et les autres prototypes vont permettre d’entraîner ces animaux sans en blesser d’autres et de manière très efficace puisque les drones peuvent sans conteste leur faire dépasser leurs limites. Pensez-vous que la fauconnerie doit s’appuyer sur les nouvelles technologies ?
Par Precila Rambhunjun, le
Source: science et vie