La combinaison d’études archéologiques et d’analyses génétiques de félidés anciens et modernes a récemment permis d’éclairer les lointaines origines du chat domestique.
Trinité synanthropique
Le processus de domestication du chat a probablement débuté il y a environ 12 000 ans, avec un premier contact entre le chat sauvage africain (Felis silvestris lybica) et les agriculteurs du Croissant fertile. Une région à la forme évocatrice englobant aujourd’hui le Liban, Chypre, le Koweït, Israël et la Palestine, ainsi que des régions de la Syrie, l’Irak, la Jordanie, l’Iran, la Turquie et l’Égypte.
Le développement de l’agriculture a bouleversé les modes de vie humains : les chasseurs-cueilleurs nomades ont adopté des existences plus sédentaires, conduisant à l’établissement de colonies de plus en plus grandes. Les réserves de céréales et les déchets produits par ces sociétés en développement ont attiré les souris, ce qui a contribué à créer une « trinité synanthropique » entre humains, rongeurs et félidés.
Afin de retracer l’histoire évolutive des chats, Leslie Lyons et ses collègues de l’université du Missouri ont collecté l’ADN de chats modernes et anciens provenant du Croissant fertile et ses environs, ainsi que de l’Europe, l’Asie et l’Afrique, et comparé près de 200 marqueurs génétiques différents.
« Nous nous sommes notamment concentrés sur les microsatellites, qui mutent très rapidement et nous donnent des indices sur les populations récentes de chats et l’évolution des races au cours des dernières centaines d’années », explique Lyons. « L’étude des polymorphismes nucléotidiques simples [changements à base unique présents tout le long du génome] nous a de son côté offert des indices précieux sur leur histoire ancienne, il y a plusieurs milliers d’années. »
Un événement unique de domestication
Alors que les chevaux et les bovins ont connu plusieurs événements de domestication dans différentes parties du monde et à diverses époques, l’analyse de la génétique féline appuie la théorie selon laquelle les chats ont été domestiqués uniquement dans le Croissant fertile avant de migrer avec les humains dans le monde entier.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Heredity, la transmission des gènes félins au fil des générations et l’isolement géographique font que le patrimoine génétique des chats d’Europe occidentale, par exemple, est désormais très différent de celui des chats d’Asie du Sud-Est.
« Nous pouvons qualifier les chats d’animaux semi-domestiques, car contrairement aux chiens, nous n’avons pas vraiment modifié leur comportement », estime Lyons. « Si vous les lâchiez dans la nature, ils seraient capables de survivre en chassant les nuisibles et de se reproduire. »
Par Yann Contegat, le
Source: Sci News
Étiquettes: chat, adn, domestication
Catégories: Actualités, Animaux & Végétaux
Le chat a été domestiqué quand l’homme a eu besoin de lui pour protéger ses récoltes.
Quelle découverte !