L’anthropocentrisme est une doctrine philosophique développée en premier lieu par Aristote qui place l’homme au centre du monde. Pourtant, l’espèce humaine ne représente en réalité que 0,01 % de la biomasse terrestre. Et depuis le début de la civilisation, la moitié de cette dernière a disparu… Un chiffre plus qu’inquiétant.
VOUS AVEZ DIT ANTHROPOCENTRISME?
Une méta-analyse publiée dans la revue des Actes de l’Académie nationale des sciences, révèle que notre influence sur le reste du monde est démesurée par rapport à ce que nous représentons à l’échelle terrestre.
La biomasse est la matière organique d’origine végétale (microalgues incluses), animale, bactérienne ou fongique (champignons), en résumé, la matière vivante. La biomasse totale de la terre représente 550 gigatonnes de carbone (Gt C). Dans cet ensemble, les plantes représentent à elles seules 80 % du total de ce chiffre, suivies par les bactéries qui en forment 13 % soit 70 Gt C. Les animaux quant à eux ne représentent que 2 Gt C, bien moins de 1 % du total, et les humains arrivent péniblement à représenter 0,01 % du total.
Si on suit la logique de celui qui est le moins représenté et aussi celui qui a le moins d’influence, on pourrait se dire que l’être humain a peu de voix au chapitre. Pourtant, depuis le début de la civilisation, l’homme a été responsable de la disparition de 83 % des mammifères terrestres et de la moitié des plantes. La biomasse des mammifères terrestres sauvages est passée de 0,02 à 0,003 Gt C, tandis que celle des mammifères marins sauvages a vu son poids diminuer de 0,02 à 0,004 Gt C. L’homme domine la partie avec 0,06 Gt C. En cause de cette disparition massive des espèces, des activités humaines : la déforestation, la mauvaise gestion des pâturages, l’agriculture et l’élevage de masse ou encore le braconnage.
MOINS D’ANIMAUX SAUVAGES, PLUS D’ANIMAUX D’ÉLEVAGE
L’être humain ne se contente pas de faire disparaître certaines espèces, il les remplace également massivement par d’autres. Selon l’étude, 60 % de tous les les mammifères terrestres sont des animaux d’élevage. La biomasse des oiseaux domestiques, principalement la poule, est 30 fois supérieure à celle de tous les oiseaux sauvages réunis. Un bien triste constat pour la richesse de la biodiversité terrestre.
Le chercheur Ron Milo de l’Institut Weizmann des Sciences en Israël, principal auteur de cette méta-analyse conclut sur ces quelques mots emprunts d’ironie « Quand je fais un puzzle avec mes filles, il y a généralement un éléphant à côté d’une girafe à côté d’un rhinocéros. Mais si j’essayais de leur donner un sens plus réaliste du monde, je leur indiquerais une vache à côté d’une vache à côté d’un poulet ».
Par Léa Philippe, le
Source: Science Post
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