Après la découverte de l’exoplanète K2-18b en 2015, distante de 110 années-lumière de la Terre, une équipe de scientifiques a récemment détecté la présence de vapeur d’eau dans son atmosphère. La présence de vapeur d’eau pourrait annoncer celle de nuages, donc d’eau liquide.
LA RECHERCHE D’EAU, QUÊTE MAJEURE POUR DE NOMBREUX SPÉCIALISTES
Les exoplanètes, c’est-à-dire les planètes que l’on découvre hors de notre Système solaire dont l’existence ne put être confirmée que dans les années 1990, peuvent varier radicalement : selon leur taille et la proximité de l’orbite qu’elles ont avec leur étoile, elles seront rocheuses, gazeuses, glacées… Des milliers ont été découvertes depuis deux décennies, surtout par le Kepler Space Telescope de la Nasa. Leur intérêt tient dans le fait qu’elles peuvent apporter des informations sur notre propre planète, en en comparant les différences et les similarités.
Quand ces planètes se tiennent dans une « zone habitable », c’est-à-dire à une distance adéquate de leur astre pour que les températures et les conditions permettent le développement de la vie, les agences spatiales peuvent étudier des formes vivantes inconnues à notre planète ou Système solaire (de ce fait, prouver que nous ne sommes pas seuls), et même rêver à un jour, possiblement y envoyer l’homme. Précédemment, des scientifiques avaient découvert de la vapeur d’eau sur des planètes gazeuses géantes, mais K2-18b est la plus petite de toutes les planètes découvertes en possédant dans son atmosphère.
« La détection de vapeur d’eau était assez évidente à nos yeux relativement tôt », explique le professeur Björn Benneke à la tête de cette étude, professeur à l’Institut de recherche d’exoplanètes à l’université de Montréal, à Space.com, et définit la découverte d’eau liquide comme le « Saint Graal » de l’étude de planètes hors de notre Système solaire.
PEUT-ON RÊVER D’Y HABITER ?
Cette planète possède peut-être de l’eau liquide et se trouve à une distance de son astre qui permettrait le développement de la vie, mais cela signifie-t-il que nous pourrons habiter cette planète ? Pas forcément, et des études antérieures démontrent l’importance de la présence d’autres gaz pour la vie des organismes développés.
L’atmosphère de K2-18b est extrêmement épaisse et provoque des pressions atmosphèriques très intenses, ce qui ne permettrait pas d’y faire se développer la vie comme nous l’entendons : il n’y a « certainement pas d’animal rampant sur le sol de cette planète », dit Benneke, surtout qu’il n’y a pas réellement de surface. […] La plus grande partie du volume de cette planète est cette enveloppe gazeuse. » La planète aurait donc un noyau, potentiellement rocheux, entouré par une massive couche d’hydrogène. S’il y a de l’eau liquide, la pluie ne s’accumulerait pas sur le sol, mais s’évaporerait dans sa chute à travers les couches gazeuses, pour remonter dans les nuages.
Ainsi, il serait impossible d’y atterrir, la couche gazeuse créant des pressions aujourd’hui insupportables à tout organisme ou mécanisme humain, allant jusqu’à des « millions de bars » selon Benneke. Cette étude est cependant une première dans la découverte des caractéristiques d’une planète aussi proche, qui permettra probablement autant d’éclairer les formes de vie extraterrestres que les conditions de sa formation sur la nôtre.
Par Victor Chevet, le
Source: Space.com
Étiquettes: K2-18b, découverte, eau, exoplanete, vapeur
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Il est question de millions de bars pour l’atmosphère de cette planète dans cet article (allant jusqu’à des « millions de bars » selon Benneke). Or, si je me reporte à l’article original, nous en sommes très loin. Le graphique en page 8 indique au maximum 10 000 millibars et il est centré sur 100 millibars donc 10% de la pression atmosphérique terrestre. Une erreur de traduction dans votre article ?