Pendant longtemps, l’exploration des fonds marins dans les profondeurs abyssales était impossible. Depuis, les avancées technologiques ont fait naître de nouveaux engins robotisés, capables désormais de descendre jusqu’à 4 500 mètres de profondeur. C’est ainsi que plus de 500 nouvelles sources hydrothermales ont été découvertes le long des côtes américaines, abritant des dizaines de nouvelles espèces.
Les sources hydrothermales, ces cheminées d’eau chaude rejetant une multitude de minéraux et de méthane, se forment le long des dorsales océaniques entre 500 et 5 000 mètres de profondeur. Si les océanographes sont loin de les avoir toutes dénombrées, ce sont déjà quelques 500 nouvelles sources d’eau chaude qui ont été découvertes à l’aide de robots, et ce en une seule campagne de recherche. Dirigées par Robert Ballard (l’homme qui a découvert l’épave du RMS Titanic), ces campagnes sont la preuve que « l’ensemble de la côte au large de Washington, de l’Oregon et de la Californie constituent un énorme gisement de méthane ». Focus sur l’instrumentalisation de ces recherches passionnantes.
Sans l’innovation robotique, ces recherches n’auraient pas été possibles. En effet, il semblerait que, malgré leur technologie pointue, les deux modules ROV (Remotely Operated Vehicle) et AUV (Autonomus Underwater Vehicle), permettant l’exploration des fonds marins sont déjà obsolètes. Propriété de l’Institut Schmidt pour l’Océan, le nouveau bijou baptisé ROV SuBastian est encore plus performant que ses aînés et peut descendre jusqu’à 4 500 mètres de profondeur. Muni de bras articulés, d’une caméra 4K et d’un puissant éclairage, il peut ramener des échantillons des profondeurs vers la surface, et laisse entrevoir plusieurs décennies de découvertes.
« Avec le ROV SuBastian, nous allons faire en sorte que la vie au fond de l’océan soit réelle pour les gens qui ne visitent jamais la mer, afin qu’ils puissent commencer à apprécier l’importance de la santé des océans. Faire le lien entre la vie en mer profonde et la vie sur terre », a expliqué de Wendy Schmidt, co-fondatrice de l’Institut éponyme.
Même si le ROV SuBastian n’effectuera sa première mission qu’en décembre 2016 dans la fosse des Mariannes, ces prédécesseurs ne repartent pas les mains vides. Avec de nombreuses images inédites rapportées de l’écosystème de cette même fosse, nous pouvons facilement imaginer le décor des prochaines explorations à travers l’oeil du nouveau jouet de l’Institut Schmidt. Poissons, crevettes ou encore mollusques… Bref, des créatures aussi déconcertantes que splendides. On vous laisse juger par vous-même à travers cette vidéo.
A l’image des nombreuses sondes qui sont envoyées sur Mars pour la recherche, l’exploration des fonds marins se déroule sans véritable coordination internationale jusqu’à présent. Mais la tendance risque de s’inverser dans les prochaines années. D’ici à 2020-2025, les scientifiques du globe prévoient d’unir leur force au profit de la recherche, examinant minutieusement les fonds marins et ses multiples espèces afin d’en tirer des conclusions sur les origines de la vie. Car dans l’hypothèse que les sources hydrothermales aient joué un rôle dans la création de celle-ci, cela pourrait sous-entendre que de nombreuses planètes pourraient l’abriter. En haut de la liste, Encelade, une lune de Saturne qui cache un vaste océan souterrain. À méditer.
Par Tom Savigny, le
Source: Sciences et Avenir
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