10 millions de mégots de cigarettes sont jetés chaque jour dans les rues de Paris, soit 350 tonnes par an. Si les mégots contiennent des substances nocives pour la santé de l’Homme et sont très polluants pour l’environnement, une nouvelle étude montre qu’ils sont également très néfastes pour le développement des plantes.
Les mégots de cigarettes : un danger pour les plantes
Les mégots de cigarettes sont d’extrêmes polluants. Ils mettraient ainsi 12 à 25 ans à se décomposer dans la nature, et la mairie de Paris avait déjà instauré une mesure pour lutter contre la pollution due aux mégots dans les espaces verts. On rappelle également qu’un seul mégot peut contaminer jusqu’à 500 litres d’eau en raison des milliers de substances nocives que contiennent les cigarettes.
Mais le fléau des mégots juchant le sol ne s’arrête pas à ces seules conséquences. En effet, selon une étude menée par l’Anglia Ruskin University, les mégots de cigarettes sont également très toxiques pour les plantes. L’étude a été publiée sur Science Direct.
“Bien qu’il s’agisse d’une vue commune dans les rues et les parcs du monde entier, notre étude est la première à montrer l’impact des mégots de cigarettes sur les plantes. Nous avons constaté qu’ils avaient un effet néfaste sur le succès de germination et la longueur des pousses de l’herbe et du trèfle, et réduisent le poids des racines des trèfles de plus de la moitié”, explique la principale auteure de l’étude, Dr Dannielle Green, maître de conférences en biologie à l’Université Anglia Ruskin.
Cette nouvelle étude révèle donc que la présence de mégots de cigarettes dans le sol réduit le succès de germination de 27 % et la longueur des pousses c’est-à-dire la longueur de la tige du trèfle de 28 %. La biomasse racinaire, le poids de la racine, a elle aussi diminué de 57 %. Et cela, sans même prendre en compte les toxines supplémentaires libérées par la combustion du tabac.
L’étude recense ainsi qu’environ 4,5 billions de mégots de cigarettes jonchent les sols chaque année. Les mégots de cigarettes forment ainsi la première cause de pollution plastique sur la planète.
Plus de sensibilisation contre ce fléau à la mode !
Mais comment peut-on expliquer l’importance de cette forme de pollution ? Les auteurs de l’étude expliquent que les gens ne sont tout simplement pas assez informés des dangers des mégots de cigarettes. “De nombreux fumeurs pensent que les mégots de cigarettes sont rapidement biodégradables et ne les considèrent donc pas vraiment comme des déchets. En réalité, le filtre est fait d’un type de bioplastique qui peut prendre des années voire des décennies pour se décomposer”, montre le chercheur.
Il poursuit : “Dans certains parcs, en particulier sur les bancs et les poubelles environnants, nous avons trouvé 100 mégots de cigarettes par mètre carré. Le fait de laisser tomber son mégot de cigarette semble être une forme de pollution socialement acceptée et nous devons sensibiliser les gens sur le fait que les filtres ne disparaissent pas et peuvent plutôt causer de sérieux dommages à l’environnement.”
Pour espérer un changement et protéger la flore, il faut sensibiliser les gens sur les dangers de ces mégots qui ne sont pas jetés correctement non plus seulement pour lutter contre la pollution, pour la santé mais également pour les plantes.
“Bien que d’autres travaux soient nécessaires, nous croyons que c’est la composition chimique du filtre qui cause des dommages aux plantes. La plupart sont fabriqués à partir de fibres d’acétate de cellulose, et des produits chimiques ajoutés qui rendent le plastique plus flexible, appelés plastifiants, peuvent également être en lixiviation et affecter négativement les premiers stades de développement des plantes”, explique le co-auteur, Dr Bas Boots, conférencier de biologie à l’ARU. (Anglia Ruskin University)
Par Frida Hussain, le
Source: Interesting Engineering
Étiquettes: megots, plante, cigarette, fumer
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Les informations sur l’impact écologique devraient être indiquées sur les paquets de cigarettes et les personnes qui jettent leurs mégots n’importe où et polluent, devraient être verbalisées. Notre planète est un être vivant qui doit être respectée. Toutes pollutions induisent sa surchauffe; c’est sa manière à elle de nous le faire comprendre.