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Un premier décès lié à la cigarette électronique enregistré aux États-Unis

Près de 200 autres cas de maladies respiratoires potentiellement liées au vapotage ont également été recensés

Les États-Unis ont enregistré le premier décès lié à l’utilisation de la cigarette électronique. Celui-ci s’ajoute aux quelque 200 cas de maladies pulmonaires graves recensés récemment chez des vapoteurs américains.

« Les cigarettes électroniques et le vapotage ne sont pas sans danger »

Il y a quelques jours, les services médicaux de l’État de l’Illinois ont confirmé le décès, des suites d’une maladie pulmonaire sévère, d’un patient qui vapotait régulièrement. En l’espace de quelques mois, des maladies respiratoires graves, dont les autorités peinent à établir les causes exactes, ont été constatées chez près de 200 autres patients américains adeptes de la e-cigarette et âgés de 17 à 38 ans. Les symptômes incluent notamment essoufflement, épuisement, toux, douleurs thoraciques et dans certains cas vomissements et diarrhées.

Depuis fin juin 2019, les autorités sanitaires générales ont enregistré 193 cas potentiels de maladies pulmonaires sévères associées au vapotage dans 22 des 50 États américains. Il se trouve que l’ensemble des malades avait récemment utilisé des cigarettes électroniques pour inhaler de la nicotine ou du cannabis selon les Centres de contrôle de prévention des maladies (CDC). Selon Ngozi Ezike, directrice du département de la santé de l’Illinois, cela montre que « les cigarettes électroniques et le vapotage ne sont pas sans danger ».

Si les autorités ignorent encore les substances ou marques potentiellement impliquées, les CDC travaillent conjointement avec les services de santé de l’État afin de déterminer la cause exacte de ces maladies.

De nombreux e-liquides commercialisés classés comme « potentiellement toxiques »

Le vapotage consiste à inhaler des vapeurs générées par le chauffage à haute température d’un liquide, contenant généralement de la nicotine, une substance addictive étudiée depuis des décennies par les chercheurs et connue pour affecter le développement du cerveau avant 25 ans. Si les e-cigarettes n’incluent pas de nombreuses substances cancérigènes (comme le goudron) que l’on retrouve dans les cigarettes classiques, la vapeur qu’elles produisent contient des particules fines qui pénètrent profondément les poumons et dont l’effet n’est pas encore clairement établi.

Kurylo Sofiya / Shutterstock.com

Présentées comme des alternatives beaucoup moins nocives au tabagisme traditionnel, les cigarettes électroniques ont séduit des millions de consommateurs à travers le monde en l’espace de quelques années. En 2018, un rapport des Académies américaines des sciences avait toutefois classé de nombreux e-liquides commercialisés comme « potentiellement toxiques ». Une piste qui semble prendre de l’ampleur avec le nombre important de cas de maladies pulmonaires graves récemment enregistrés outre-Atlantique.

Bien que les chercheurs du CDC envisagent également la possibilité que ces maladies se soient déclarées auparavant et n’aient été recensées que récemment ou qu’elles soient dues à l’utilisation de liquides « maison » ou frelatés, ils invitent à limiter l’usage des cigarettes électroniques dans l’attente des résultats de leurs investigations. On rappelle qu’à la différence de l’Amérique du Nord, la composition et la fabrication des e-liquides commercialisés en France sont strictement encadrées par la loi.

Par Yann Contegat, le

Source: Sciences et Avenir

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