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Au moins 331 personnes sont mortes cette année parce qu’elles étaient trans

Un chiffre glaçant qui montre que l'intolérance et l'ignorance continuent de faire de nombreuses victimes

Elles s’appelaient Sheila, Janet, Lorrane ou Rajni, et étaient originaires des quatre coins du monde. En 2019, elles furent, comme 331 personnes transgenres ou transidentitaires, des victimes de la transphobie aux quatre coins du globe cette année. Pour que ces meurtres haineux ne soient pas oubliés, un vibrant hommage à leurs 331 personnalités sera rendu partout dans le monde, ce mercredi 20 novembre, Journée officielle du souvenir trans, afin de rappeler à tous que la transphobie continue de faire des ravages, même en 2019.

Des victimes aux quatre coins du monde

Aucune région du monde n’est épargnée par la transphobie, et la transphobie tue. C’est le terrible constat dressé par l’équipe de Transrespect versus Transphobia Worldwide, dans le cadre de son projet Trans Murder Monitoring, qui s’emploie chaque année depuis 2008 à répertorier entre le 1er octobre et le 30 septembre les meurtres envers les personnes transgenres ou transidentitaires, ainsi que l’identité de leurs victimes.

Depuis le début du projet, 3 331 homicides ont été enregistrés dans 74 pays du monde, et même si cette année le nombre de décès (331) a légèrement diminué par rapport à l’année précédente (369), les associations et auteurs du rapport alertent sur le manque d’exhaustivité des données recueillies, qui suggèrent malheureusement un nombre de victimes bien supérieur à celui avancé par le collectif.

« Dans un certain nombre de pays, les données concernant les personnes transidentitaires ne sont pas nécessairement communiquées ou précisées, ce qui rend très difficile d’estimer le nombre réel de victimes », soulignent ainsi les auteurs du rapport.

De nombreux homicides ont été répertoriés au Brésil (130), mais elles sont au nombre de 63 à avoir perdu la vie au Mexique, et 30 victimes sont à déplorer aux Etats-Unis. L’Europe n’a pas été non plus épargnée par les violences transphobes, et fut le théâtre de sept assassinats, dont trois en Turquie, deux en Espagne, un en Italie et un au Royaume-Uni. Si la France n’apparaît pas dans le rapport dressé par Transrespect versus Transphobia Worldwide, le pays n’a cependant pas manqué de faire parler de lui pour ses violences et ses agressions transphobes en 2019. Des chiffres alarmants, car aucune région du monde n’a été épargnée, preuve que la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes transidentitaires continuent de persister à l’international, fauchant des centaines de vies.

Des violences aux multiples visages

Comme le rappelle le collectif en introduction à son rapport, qui répertorie les victimes, les lieux, mais également les circonstances des meurtres à l’égard des personnes transgenres et transidentitaires, « la stigmatisation et la discrimination à l’égard des personnes transgenres sont réelles et profondes dans le monde entier et font partie d’un cercle continu d’oppression nous privant de nos droits fondamentaux ».

Les auteurs du projet, lancé par l’association TGEU (Transgender Europe) tenaient aussi à rappeler que partout dans le monde, des personnes transgenres et transidentitaires subissent des actes de violence divers, comme des insultes quotidiennes, un risque élevé d’extorsion de fonds, sont davantage exposées à diverses agressions physiques et/ou sexuelles.

Un autre constat, tout aussi glaçant, ressort du bilan dressé par les chiffres de l’année 2019 : la violence à l’égard des personnes transgenres chevauche souvent d’autres axes d’oppression prévalant dans la société. Parmi eux, on trouve ainsi le sexisme, le racisme, la xénophobie, mais également la discrimination à l’égard des travailleurs du sexe. 61 % des victimes répertoriées cette année et dont les emplois ont pu être identifiés étaient en effet des travailleuses du sexe, symbole de la précarité et de la stigmatisation qui entourent encore ces pratiques.

Preuve du racisme latent encore présent dans nos sociétés, 85 % des victimes transgenres aux Etats-Unis étaient des femmes transgenres de couleur et/ou des femmes transgenres amérindiennes. Enfin, parmi les victimes, 1 252 ont succombé aux blessures d’une arme à feu, tandis que 653 ont été poignardées à mort, et que 334 ont péri à la suite d’une agression à main nue.

Aujourd’hui, mercredi 20 novembre, un vibrant hommage leur sera rendu à travers le monde, à l’occasion de la Journée du souvenir trans (TDOR). Pour être tenu au courant des hommages et commémorations à proximité de chez vous, nous vous invitons à consulter la page Facebook dédiée, tenue par l’association SOS Transphobie.

— Andrii Zastrozhnov/ Shutterstock.com

Par Alice Mercier, le

Source: Forbes

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