Si Cuba peut se vanter de produire les meilleurs cigares au monde, le pays peut également revendiquer ses pratiques écoresponsables. En effet, depuis le début des années 1990, Cuba a banni l’utilisation de pesticides de ses cultures, ce qui a une incidence non négligeable sur la qualité des produits locaux. Plus particulièrement sur la santé des abeilles, dont la qualité du miel biologique en fait une des richesses du pays.
Depuis le début des années 90, Cuba n’utilise plus de pesticides, l’ex-URSS ayant cessé de leur en fournir, visiblement trop couteux pour l’économie de l’île. L’agriculture est donc essentiellement devenue biologique, ce qui influence directement la santé des pollinisateurs et leur fonction secondaire, la production de miel. En effet, avec une production de 7 200 tonnes de miel biologique en 2014, d’une valeur d’environ 23,3 millions de dollars, le miel est devenu l’un des produits d’exportation les plus importants du pays, derrière le sucre, le poisson, le tabac, et les boissons.
Des rendements qui ont de quoi faire beaucoup d’envieux. Avec une production de 45 kg de miel par ruche annoncée par les apiculteurs, les rendements sont en moyenne plus importants de moitié que ceux de l’Hexagone, pour un miel cubain de qualité. » Tout le miel de Cuba pourrait être certifié biologique. Il a un goût très spécifique, c’est un produit de qualité qui est bien valorisé « , a déclaré Theodor Friedrich, représentant de la FAO à Cuba. Une bonne santé des abeilles est liée à un milieu naturel préservé, selon les agriculteurs.
» Le gouvernement n’est pas autorisé à nous vendre des produits chimiques, ce pourrait être la raison pour laquelle les abeilles ne meurent pas ici comme dans d’autres endroits « , explique Raul Vásquez, employé d’une ferme. En effet, les apiculteurs d’Europe, des États-Unis, du Canada, et d’autres régions visent les pesticides comme responsables de la mort de leurs abeilles. Un atout de taille pour le secteur apicole biologique de Cuba, qui peut espérer un avenir prospère, le miel ayant une valeur supérieure à celle du pétrole. Et rejoindre un jour peut-être les poids lourds du miel tels que la Chine, la Turquie ou encore l’Argentine.
Bien que la France ait tout intérêt à s’inspirer de ce modèle, il y a une région pour laquelle cette pratique n’est pas un secret. Sur l’île d’Ouessant, non loin des côtes françaises, les pesticides sont rares et bizarrement, les abeilles se portent bien. En effet, les mortalités hivernales dans les ruches y sont mesurées à 3 % en moyenne contre 30 % à 40 % sur le continent, à tel point que l’abeille noire d’Ouessant est multipliée pour remplacer celles qui disparaissent ailleurs en France. Une preuve supplémentaire qui montre que les pesticides ont une influence directe sur la mort des abeilles, et qui on l’espère, inspirera les candidats aux prochaines élections présidentielles.
Par Tom Savigny, le
Source: Bio Addict
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