Les propriétaires de panneaux solaires tombent de haut. Le tarif de rachat de leur électricité baisse fortement, et les aides publiques diminuent. Après des années d’incitations, cette réforme surprend beaucoup de ménages. Désormais, il faut repenser sa manière de produire et de consommer son énergie. Un vrai tournant pour la transition énergétique à la maison.

L’arrêté S21 revisité en 2025 : un changement économique pour les foyers solaires
En mars 2025, le gouvernement a modifié l’arrêté S21, qui encadre la vente de l’électricité solaire. Le prix du surplus vendu au réseau passe de 12,7 à 4 centimes par kWh. C’est une chute de plus de 65 %. Le résultat est que de nombreux foyers voient leur rentabilité chuter et leurs calculs d’amortissement s’allonger.
Autre changement important : la prime à l’autoconsommation est réduite de moitié, de 200 à 100 euros par kilowatt-crête. Les nouvelles installations sont donc moins soutenues. Si les anciens contrats restent avantageux, les nouveaux projets doivent être repensés. L’État veut désormais favoriser la consommation directe de l’électricité plutôt que sa revente.
Produire pour soi plutôt que vendre : la nouvelle logique énergétique
Sur le papier, l’idée paraît simple : consommer l’électricité qu’on produit. Mais dans la réalité, c’est un vrai défi. Les panneaux produisent surtout le jour, quand la maison est souvent vide. Pour profiter au maximum de son énergie, il faut adapter ses habitudes : lancer le lave-linge à midi, chauffer l’eau quand le soleil brille ou recharger sa voiture pendant la journée.
Le stockage devient alors indispensable. Une batterie domestique permet de garder l’électricité produite pour la consommer plus tard, le soir ou la nuit. Mais ces batteries coûtent encore cher, entre 5 000 et 10 000 euros. Selon OpinionWay, 68 % des foyers préfèrent désormais stocker plutôt que vendre à un tarif si bas. Cela montre une vraie volonté d’autonomie énergétique, même si le prix reste un frein.
Moins d’aides, mais plus de liberté pour les particuliers
Les aides publiques se font plus rares. La prime à l’autoconsommation baisse, et plusieurs subventions localesdisparaissent. L’État cherche à responsabiliser les ménages, pour qu’ils investissent dans le solaire en fonction de leurs besoins réels. On passe d’un modèle d’encouragement à un modèle d’autonomie.
Pourtant, le contexte reste favorable. En dix ans, le prix de l’électricité a augmenté de près de 80 %. Et tout laisse penser qu’il continuera à grimper. Même si le solaire rapporte moins qu’avant, il permet de réduire sa facture et de se protéger contre les hausses de prix. Ceux qui installent leurs panneaux maintenant bénéficient encore d’aides et préservent leur pouvoir d’achat sur le long terme.
De plus, de nouvelles solutions collectives apparaissent : autoconsommation partagée, coopératives solaires, ou groupements d’achat. Ces initiatives locales aident les particuliers à réduire les coûts et à produire ensemble une énergie plus durable.
Une transition énergétique plus simple, plus locale et plus intelligente
La transition énergétique devient plus personnelle et locale. Les particuliers deviennent de véritables producteurs d’énergie. Installer des panneaux ne suffit plus : il faut apprendre à gérer, stocker et consommer au bon moment.
Heureusement, les technologies aident à simplifier tout cela. Des applications connectées permettent de suivre la production en temps réel et de piloter automatiquement les appareils selon l’ensoleillement. Ces outils rendent l’autoconsommation plus facile et plus rentable. Le changement peut sembler difficile, mais il ouvre la voie à une énergie plus autonome et durable.
Le solaire reste une excellente option, à condition de l’adapter à ses besoins et de penser sa consommation autrement.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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