Fin mars, la préfecture de la Côte-d’Or (21) a proposé à la consultation un projet d’arrêté préfectoral visant à lutter contre la propagation de la tuberculose bovine en instaurant des zones d’élimination des blaireaux de la région.
TUBERCULOSE BOVINE
La tuberculose bovine, ou Mycobacterium bovis, est une maladie contagieuse qui sévit principalement au sein des élevages bovins. Transmissible par l’air ainsi que par la salive, cette maladie est aujourd’hui peu transmissible à l’Homme (99 % des cas de tuberculose chez l’humain proviennent d’une autre souche de cette maladie, la Mycobacterium tuberculosis), mais peut faire des ravages au sein des élevages bovins.
En effet, si les animaux infectés par cette maladie ne présentent que très peu de symptômes, elle peut grandement affecter le rendement en viande et en lait de ces animaux. De plus, les produits contaminés issus des bovins sont jugés impropres à la consommation humaine pour éviter tout risque de propagation à grande échelle. Même si depuis 2001 la France a été officiellement déclarée comme étant “indemne de tuberculose bovine” par l’Union Européenne, on recense depuis quelques temps une recrudescence de cas dans les élevages ainsi que chez les animaux sauvages (sangliers, cervidés, blaireaux), en particulier dans certains départements, dont la Côte-d’Or.
LES BLAIREAUX MENACÉS
Si les blaireaux ne constituent pas une menace directe, ils peuvent facilement contracter la maladie et ainsi la faire perdurer et éventuellement contaminer d’autres élevages. C’est pour cette raison que la préfecture de la Côte-d’Or a proposé un projet d’élimination des blaireaux dans les communes à risque afin d’endiguer la propagation de cette maladie. D’après ce projet, en consultation libre jusqu’au mercredi 11 avril au soir, plusieurs zones de surveillance et de captures pourraient être mises en place. Sont prévus également le prélèvement de cinq blaireaux par commune dans 274 communes à risque ainsi qu’un prélèvement illimité dans 25 communes contaminées. À noter que ces prélèvements seront suivis, pour la plupart, d’une élimination de l’animal.
Pointé du doigt et menacé, le blaireau n’est pourtant pas à l’origine de la tuberculose bovine. Cette dernière trouve sa souche dans les élevages intensifs où elle se propage le plus. Les associations préconisent, plutôt que l’abattage, une vaccination des blaireaux à l’aide d’appâts car, selon le CSPNB (Conseil Scientifique du Patrimoine Naturel et de la Biodiversité) : “ni le risque d’infection tuberculeuse en France ni les dégâts qui seraient causés aux cultures ne justifient un abattage massif de blaireaux.” Une pétition a également été mise en ligne pour classer les blaireaux comme espèce protégée.
Par Victoria Perez, le
Source: Change
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