L’heure est à la mobilisation pour sauver le maximum de vies en construisant dans un temps record du matériel médical afin de soigner les patients les plus durement touchés par le virus. Les initiatives se sont multipliées à travers le monde, que ce soit pour la création de masques ou de valves. Récemment, ce sont 8 500 respirateurs qui ont été produits sur demande de l’État français. Mais ils seraient en réalité inutilisables…
Une production de masse de respirateurs de modèle « Osiris »
Dans la lutte contre le coronavirus, le nombre de respirateurs artificiels disponibles est un enjeu de taille. C’est pourquoi Air Liquide, le seul fabricant français de respirateurs artificiels, s’est associé fin mars avec PSA, Valeo et Schneider Electric afin de produire en masse et en peu de temps des respirateurs artificiels. Environ 10 000 respirateurs artificiels devaient ainsi sortir de l’usine. Mais si l’initiative est plus que louable, le modèle choisi par le gouvernement, sur proposition d’Air Liquide, fait débat.
La production de 8 500 respirateurs de modèle « Osiris 3 » et 1 600 respirateurs de modèle « T60 » démarre le 6 avril et doit s’étaler sur 50 jours grâce à 240 volontaires. L’entreprise précise qu’elle ne réalisera aucune marge sur ces appareils, qui seront vendus à prix coûtant, soit environ 3 000 euros pièce. Ce projet doit donc coûter environ 30 millions d’euros à l’État.
Or, les 8 500 respirateurs, décrits sur le site d’Air Liquide comme « ventilateurs de transport légers et simples d’utilisation« , ne conviendraient pas aux besoins des unités de réanimation qui traitent les patients les plus gravement atteints par le Covid-19. Le modèle « Osiris » est plutôt conçu pour le transport de patients, dans les ambulances par exemple, et non pour les salles de réanimation, comme le rapporte France Inter dans son enquête.
« Si vous vous en servez pour un syndrome respiratoire aigu, vous avez un risque de tuer le patient au bout de trois jours.”
Dans l’enquête de la cellule investigation de Radio France, de nombreux médecins ont émis de vives critiques contre le modèle produit. « On a un peu l’impression qu’ils ont fait un effet d’annonce pour montrer qu’ils étaient capables de produire 10 000 respirateurs. Mais personnellement je n’utiliserais pas un ‘Osiris’ en réanimation. C’est très clair », explique Philippe Meyer, médecin réanimateur à l’hôpital Necker à Paris, à France Inter. Yves Rebufat, anesthésiste et réanimateur au CHU de Nantes, est plus catégorique : « Si vous vous en servez pour un syndrome respiratoire aigu, vous avez un risque de tuer le patient au bout de trois jours. Parce que ce n’est pas fait pour ça. Les malades du Covid-19 ne sont pas faciles à ventiler. Il faut des respirateurs performants avec des systèmes de contrôle des pressions et des volumes. Au mieux, on peut s’en servir pour transporter un patient une demi-heure pour un scanner, mais c’est le maximum qu’on puisse demander à cet appareil. »
Air Liquide s’est défendu de son choix : « Le NHS [le système de santé britannique] a validé ce modèle pour traiter les patients Covid-19. On peut l’adapter en réanimation moyennant des procédures que nous donnons aux soignants », tout en précisant que « le choix final de l’Osiris a été fait sur recommandation des experts du ministère de la Santé et de la Société de réanimation de langue française (SRLF). »
Problème : lorsque la SRLF a été contactée par Radio France, elle a « dit tomber des nues ». Martin Lavillonnière, le directeur administratif de la SRLF, leur a affirmé que son association « n’a pas été sollicitée pour rendre un avis sur quel respirateur privilégier pour une production d’urgence« .
Le ministre de la Santé a publié un communiqué jeudi 23 avril afin de calmer les choses : « Les 10 000 respirateurs commandés à Air Liquide sont utilisables », assure Olivier Véran. Le gouvernement confirme que les 8 500 respirateurs de modèle Osiris sont des appareils d’urgence et de transport, tout en ajoutant que leur usage en service de réanimation, en dernier recours seulement, a été validé par deux sociétés savantes françaises de réanimation.
Quel avenir pour ces respirateurs ?
Plusieurs pistes sont envisagées quant à l’utilisation de ces respirateurs “Osiris”. Une possible modification technique est envisagée pour permettre leur utilisation sur des patients en phase de récupération du virus. Il serait également possible de les utiliser pour le traitement de patients touchés par d’autres pathologies. Le gouvernement précise que la commande comprenait aussi 1 600 modèles de type Monal T60, qui servent à la réanimation des patients gravement atteints par le virus. « D’ici fin juin, les hôpitaux français devraient pouvoir compter sur 15 000 respirateurs de réanimation et 15 000 respirateurs d’urgence et de transport« , explique le ministère de l’Économie et des Finances.
Par Maurine Briantais, le
Source: Auto Plus
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Catégories: Actualités, Santé
C’est à peu près ce qui ce passe lorsque les industriels envoient leurs technologies dans des pays à bas coups pour revendre à prix plein chez nous et tout cela avec l’avale des gouvernements occidentaux qui ne savent plus à quels saints se voué quand il y a un pépin. Les allemands ont gardé leurs industries et on vois la différence. Pauvre politiciens que nous devons subir année après année.