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L’ONU et l’OMC alertent que cette pandémie pourrait se transformer en crise alimentaire mondiale

"La coopération internationale est plus que jamais nécessaire"

Alors que la pandémie de Covid-19 nous fait craindre pour notre santé et favorise un climat anxiogène, voilà une nouvelle qui ne va rien arranger : les dirigeants de l’ONU et l’OMC alertent désormais sur un risque de pénurie alimentaire mondiale, lié notamment aux mesures mises en place pour lutter contre le coronavirus.

Le commerce international fortement perturbé par la pandémie

C’est dans un rare communiqué commun que trois dirigeants d’organisations internationales sonnent l’alerte sur un autre fléau qui risque de s’acharner sur le monde. Le chinois Qu Dongyu, directeur de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur-général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et le Brésilien Roberto Azevêdo, dirigeant de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont alerté sur les risques d’une pénurie alimentaire mondiale due aux mesures prises pour lutter contre le coronavirus.

Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment le fait que les achats frénétiques n’ont pas cessé, laissant la loi du plus rapide l’emporter sur la collectivité. Les mesures de confinement également, malgré leur efficacité sur l’enrayement de la maladie, peuvent avoir des répercussions négatives sur l’économie et donc sur l’alimentation. Toutefois en France, la volonté d’aller aider à travailler aux champs est très importante, mais ce n’est malheureusement pas le cas de tous les pays, dont certains optent toutefois pour l’aide des réfugiés. Les trois organisations s’inquiètent également du « ralentissement de la circulation des travailleurs de l’industrie agricole et alimentaire » et des « retards aux frontières pour les containers ».

Les mesures protectionnistes de nombreux États, comme le Kazakhstan, qui désormais limite fortement ses exportations de farine de blé, ou encore ceux qui, comme la Chine, font des stocks, aggravent également ces risques de pénurie.

— Sunsinger / Shutterstock.com

La nécessité de « protéger les salariés » et de « garantir la coopération internationale »

Il est évident que cette pénurie, si elle arrive, ne touchera pas tout le monde de la même manière. Ce sont bien sûr les populations les plus fragiles, les plus pauvres, vivant dans des pays en guerre ou des camps de réfugiés qui seront le plus impactées. En 2017, la FAO alertait sur le fait que plus de 20 millions de personnes soient en situation de famine ou de pré-famine au Yémen et dans environ 10 pays d’Afrique. Ce sont donc ces populations qui souffriront le plus, comme c’est le cas actuellement.

L’ONU et l’OMC recommandent toutefois, afin de prévenir une pénurie, de protéger les salariés de l’agroalimentaire afin de limiter la propagation du virus et de « maintenir les chaînes d’approvisionnement alimentaire ». L’Unicef recommande également que les États mettent à disposition de tous les données relatives au niveau de production, de consommation, l’état des stocks et le prix afin d’éviter des achats « basés sur la panique ». De même, les échanges commerciaux entre États doivent être poursuivis, la « coopération internationale étant essentielle » plus que jamais.

Le Covid-19 n’est pas près de nous laisser tranquilles. Une fois la pandémie passée, c’est un risque de crise économique et alimentaire majeure qui menace. Face à un tel risque, il est plus que jamais nécessaire que les États coopèrent entre eux, loin des préoccupations politiciennes.

Par Marine Guichard, le

Source: Francetvinfo

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  • Mêmes causes, mêmes effets…

    Vive la Mondialisation, vive le profit à tout… prix !!

    RÉSULTAT : ce n’est pas UN pays ou UN Continent qui s’effondre, c’est le Monde.

  • Tant qu’on coupera les forêts, qu’on mangera des animaux sauvages, qu’on agira sans réfléchir aux conséquences mais au profit (apporter nos maladies au bout du monde) les épidémies continueront ! On massacre la planète, on ruine la biodiversité : on voit le résultat !
    Vider les rayons des commerces « moi, moi, moi » : irrespect des autres = irrespect de soi !
    Nicolas Hulot a quitté la politique, écoeuré. On élit des dirigeants qui ne parlent que profit, ouvrez les yeux ! On se bourre d’antibiotiques, on ne s’aère pas : les maladies progressent !
    Des imbéciles abandonnent leur chien, alors qu’il ne sait nous transmettre QUE son amitié et sa confiance, que nous ne méritons pas ! Il y a pire que les virus sur cette terre : l’homme !

    • Ces comportements sont le résultat d’une culture et d’une éducation individualistes.

      Pour les antibiotiques, tenez-vous bien, pour les trois-quarts, ils sont utilisés… dans l’élevage !!

      Quant à l’Homme : espèce nuisible.