Chaque jour, la technologie progresse à pas de géant, notamment dans le domaine du handicap. De plus en plus d’innovations technologiques ont vocation à aider les personnes infirmes à retrouver leur mobilité, cette fois-ci, un groupe international de chercheurs a développé une invention révolutionnaire : une technologie capable de lire les pensées des patients atteints du syndrome d’enfermement pour leur permettre de communiquer.
Dans un article publié par The Conversation, la chercheuse Ana Matran-Fernandez de l’université d’Essex explique le fonctionnement de la nouvelle interface cerveau-machine ainsi que les possibles ouverts par cette incroyable technologie. D’après elle, il y a bien longtemps qu’il est possible de contrôler un ordinateur par la pensée, cependant jamais aucune technologie n’a permis aux personnes atteintes de paralysie totale de communiquer efficacement. Jusqu’à présent, les interfaces cerveau-machine, censées aider les personnes atteintes d’un handicap grave à communiquer, se basaient sur l’activité électrique du cerveau, ce qui posa un certain nombre de problèmes.
La chercheuse explique qu’il était à ce titre difficile d’évaluer à quel point l’interface reposait sur les signaux électriques générés par les yeux. Ainsi une personne souffrant de sclérose latérale amytrophique (SLA) ne pouvait plus communiquer grâce à l’interface cerveau-machine après avoir perdu la faculté de bouger ses yeux. Cet état de paralysie totale connu sous le nom de syndrome d’enfermement intervient souvent au dernier stade des maladies dégénératives comme la SLA. D’après Ana Matran-Fernandez, l’interface cerveau-machine enregistrait en réalité des mouvements des yeux involontaires au lieu des pensées elles-mêmes.
Cependant, l’étude publiée dans PLOS Biology laisse énormément d’espoir pour l’avenir de ces personnes victimes de paralysie totale, en effet une interface cerveau-machine alternative a permis aux personnes affectées par le syndrome d’enfermement de communiquer avec leurs familles et leurs médecins pendant plusieurs mois. Cette nouvelle technologie appelée spectroscopie proche infrarouge fonctionnelle mesure les taux d’oxygène présents dans le cerveau plutôt que de se focaliser sur l’activité électrique, explique la chercheuse.
Selon Ana Matran-Fernandez, cette technologie utilise la lumière pour mesurer le taux d’oxygène dans le sang. Plus le cerveau est actif, plus la consommation d’oxygène est élevée, permettant ainsi de déduire certains schémas des fluctuations d’oxygène. La chercheuse explique que cette technologie est plus à même d’aider les patients victimes de SLA à communiquer en ce qu’elle permet d’enregistrer exclusivement les pensées et non certains mouvements involontaires comme le faisaient l’ancienne interface cerveau-machine.
L’étude a donc porté sur quatre patients atteints de SLA, parmi eux, trois ne parvenaient pas à communiquer avec leurs médecins. La nouvelle interface cerveau-machine a permis d’enregistrer des réponses correctes par oui ou par non connues des chercheurs comme des patients à 70 % du temps, explique la chercheuse. Les patients ont même été capables d’exprimer des sentiments, affirmant qu’ils étaient heureux.
Bien que pour le moment, la nouvelle interface cerveau-machine ne puisse enregistrer que les réponses par oui ou par non, Ana Matran-Fernandez explique que cette nouvelle technologie va révolutionner la vie des personnes victimes du syndrome d’enfermement. Si les personnes atteintes d’un handicap moindre sont déjà capables d’épeler des mots grâce aux interfaces cerveau-machine, nul doute qu’un jour, les chercheurs développeront une technologie assez sophistiquée pour permettre aux personnes souffrant de paralysie totale de communiquer comme elles le souhaitent.
Par Antoine - Daily Geek Show, le
Source: The Conversation
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