Les scientifiques des National Institutes of Health ont constaté que les femmes qui utilisent des colorations permanentes et des produits de lissage chimiques présentaient un risque plus élevé de développer un cancer du sein. Explications.
Les colorations permanentes fréquentes pointées du doigt
Publiée dans l’International Journal of Cancer, cette nouvelle recherche suggère que le risque de cancer du sein augmente lorsque ces produits capillaires, contenant de nombreuses substances chimiques agressives, sont utilisés fréquemment. En se basant sur les données de 46 709 femmes âgées de 35 à 74 ans, les chercheurs américains ont en effet découvert que celles ayant utilisé régulièrement des colorations permanentes dans l’année précédant leur inscription à l’étude étaient 9 % plus susceptibles de développer un cancer du sein que celles n’en utilisant pas.
Chez les femmes afro-américaines, l’utilisation de colorations permanentes toutes les cinq à huit semaines ou plus était associée à un risque de cancer du sein accru de 60 %, contre 8 % chez les femmes blanches. L’équipe de recherche n’a cependant pas constaté d’augmentation significative du risque de cancer du sein dans le cadre de l’utilisation de colorations temporaires ou semi-permanentes. Comme l’a expliqué Alexandra White, auteure principale de l’étude : « Nous voyons un risque élevé de cancer du sein associé à l’utilisation fréquente de colorations pour cheveux, et l’effet est plus marqué chez les femmes noires. »
« Éviter ce type de produits chimiques »
Le lien entre utilisation de produits de lissage et augmentation du risque de développer un cancer du sein a constitué une découverte intrigante pour les chercheurs. Le Dr White et ses collègues ont constaté que les femmes qui utilisaient des produits de lissage toutes les cinq à huit semaines étaient environ 30 % plus susceptibles de développer un cancer du sein, quelle que soit leur couleur de peau, mais que l’emploi de tels produits était beaucoup plus courant chez les femmes afro-américaines.
Lorsqu’on lui a demandé si les femmes devaient cesser d’utiliser des colorations ou des produits défrisants, Dale Sandler, co-auteur de l’étude, a répondu : « Nous sommes exposés à de nombreuses choses pouvant potentiellement contribuer au cancer du sein, et il est peu probable qu’un seul facteur explique le risque pour une femme. Bien qu’il soit trop tôt pour faire une recommandation ferme, éviter ce type de produits chimiques pourrait constituer un geste de plus que les femmes peuvent faire pour réduire les risques. »
Les scientifiques pointent notamment du doigt les amines aromatiques, colorants chimiques présents en grande quantité dans les teintures permanentes. Ceux-ci entraîneraient des cassures dans l’ADN à même de favoriser le développement des cancers.