Le changement climatique menaçant de nombreuses espèces, il est indispensable de trouver de nouveaux moyens pour assurer leur conservation. Récemment, des scientifiques japonais ont réussi à cloner des souris à partir de cellules adultes lyophilisées, pouvant être stockées facilement pendant de longues périodes.
Assurer la conservation des espèces animales grâce à la lyophilisation
Les chercheurs utilisent actuellement des installations appelées « zoos congelés » pour stocker des échantillons de sperme, d’ovules et d’autres tissus animaux à des températures cryogéniques. Ce, dans l’optique de pouvoir « ramener à la vie » des espèces disparues ou de reconstituer les populations de celles en danger critique d’extinction.
Cependant, ce type d’infrastructures nécessitent d’énormes quantités d’énergie, impliquant un coût de fonctionnement élevé et une vulnérabilité aux pannes de courant et autres dommages causés par les catastrophes environnementales qui menacent les animaux eux-mêmes.
Impliquant des températures nettement moins basses et permettant de préserver les échantillons sous une forme plus stable, la lyophilisation constitue une alternative prometteuse. S’il est possible de conserver des spermatozoïdes de cette manière, la collecte de gamètes sains peut s’avérer particulièrement compliquée pour certaines espèces.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Communications, des chercheurs de l’université de Yamanashi ont mis au point une méthode permettant de cloner des animaux à partir de cellules somatiques lyophilisées, une catégorie comprenant toutes les cellules n’étant ni des spermatozoïdes ni des ovules. Les résultats obtenus ont largement dépassé les attentes, avec des cellules de souris pouvant être conservées jusqu’à neuf mois à -30 °C.
Des clones sains et fertiles
Suite à la réhydratation des cellules, leurs noyaux ont été retirés et transférés dans un ovocyte, entraînant la formation d’un blastocyste. Ceux-ci ont ensuite été utilisés pour cultiver de nouvelles lignées de cellules souches embryonnaires. Les embryons ainsi obtenus ont été transférés à des souris « mères porteuses », qui ont plus tard donné naissance à des rongeurs clonés.
Lorsque les clones ont atteint leur maturité, ils ont été appariés avec des partenaires de sexe opposé et ont tous pu se reproduire. Selon les auteurs de l’étude, le fait qu’une telle approche n’impacte pas la fertilité ouvre la voie à son utilisation pour la restauration d’espèces menacées.
Seule ombre au tableau : le processus de lyophilisation a tendance à détruire les cellules somatiques, ce qui se traduit par une altération plus importante de l’ADN par rapport aux autres méthodes de conservation. Si l’équipe a effectivement obtenu des clones mâles et femelles sains et fertiles, le taux de réussite oscillait entre 0,2 et 5,4 % seulement.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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