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Picènes : une étude révèle les secrets génétiques de la plus intrigante civilisation pré-romaine

Ce peuple de guerriers prospérait dans ce qui est aujourd’hui le centre-est de l’Italie entre le IX et le IIIe siècle avant notre ère

Guerrier de Capestrano
Le Guerrier de Capestrano — © Sailko / Wikimedia Commons

Au cours du premier millénaire avant notre ère, plusieurs peuples aux coutumes bien différentes se partageaient la péninsule italienne. De récentes analyses ADN ont permis de faire la lumière sur l’un des plus fascinants : les Picènes.

Dresser un « portrait génétique » de la culture picène

Également appelés Picentes, les Picènes ont prospéré dans ce qui est aujourd’hui le centre-est de l’Italie entre le IXe et le IIIe siècle avant notre ère, avant d’être assimilés à la République romaine. La présence de nombreuses armes dans leurs sépultures ainsi que différentes statues et artefacts leur étant associés indiquent qu’il s’agissait d’un peuple de guerriers.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Genome Biology, une équipe de chercheurs dirigés par l’université romaine de La Sapienza a étudié l’ADN de plus d’une centaine de squelettes inhumés dans d’anciennes nécropoles d’Italie centrale sur une période de plus de 1 000 ans.

Comme ils s’y attendaient, les chercheurs ont constaté que, bien que culturellement distincte, cette population partageait d’étroites similitudes génétiques avec ses voisines.

De façon plus surprenante, il s’est avéré qu’une proportion élevée de Picènes avaient les yeux bleus (26,8 %) et les cheveux blonds (22 %), soit une prévalence bien supérieure à celle observée au sein de la population italienne actuelle, ou d’autres cultures pré-romaines qui prospéraient le long de la côte tyrrhénienne (partie ouest de la péninsule).

Un niveau plus élevé d’échanges commerciaux et culturels

Globalement, de telles découvertes indiquent un niveau plus élevé d’échanges commerciaux, culturels et de mouvements de population entre les peuples adriatiques et ceux occupant d’autres parties de la Méditerranée, comme les Balkans.

« Cette étude pluridisciplinaire éclaire largement l’évolution du patrimoine génétique de l’Italie pré-romaine », estime Beniamino Trombetta, auteur principal de la nouvelle étude. « Elle indique qu’une société cosmopolite a commencé à émerger et a persisté en Italie pendant l’âge du fer, atteignant son apogée pendant l’ère impériale romaine. »

Début novembre, une analyse ADN avait révélé les secrets d’un enfant de l’ère glaciaire, offrant un aperçu unique de la vie dans le sud de la péninsule italienne il y a 17 000 ans.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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