C’est une équipe interdisciplinaire composée de trois membres issus du Virginia Tech, en lien avec le Macromolecules Innovation Institute, qui est à l’origine de cette découverte. En créant un système d’administration de médicaments spécialisés, pléthore de nouvelles possibilités sont désormais envisagées dans la lutte contre le cancer. Des millions de personnes meurent chaque année des suites de ce fléau, et une bonne partie de la communauté scientifique se penche sur le sujet. Aujourd’hui, le Daily Geek Show vous dévoile une méthode qui a pour mission d’optimiser drastiquement l’efficacité des médicaments qui luttent contre le cancer.
Une méthode avec des résultats bluffants
Jusqu’à présent, la méthode la plus connue dans les pays développés pour traiter le cancer est la suivante : injecter des médicaments dans le sang, pour essayer de les acheminer jusqu’aux cellules touchées par le cancer. L’efficacité de cette procédure est très basse. La raison est le système complexe du corps humain, qui ne laisse que peu de ces particules accéder au site du cancer, et même une fois sur place, leur trajet est semé d’embûches et limité.
Les chercheurs de chez Virginia Tech ont ainsi crée un système qui a l’ambition d’être révolutionnaire dans le domaine de la lutte contre le cancer. Ils ont mis au point un processus permettant d’acheminer chimiquement des nanoparticules de médicaments anticancéreux jusqu’aux cellules touchées. En utilisant les propriétés pénétrantes d’une infection à la salmonelle, ils ont ainsi découvert qu’elle peut être utilisée comme véhicule pour introduire leurs nanoparticules.
Pour le moment, les résultats sont in vitro, c’est-à-dire réalisés en laboratoire dans des sphéroïdes tumoraux, mais depuis peu des expérimentations sur des souris sont réalisées, on parle de processus in vivo, car sur des êtres vivants. C’est la première étape pour tester ce processus avant de l’implanter chez l’Homme. Les résultats sont sans appel, puisqu’ils montrent des améliorations jusqu’à 100 fois supérieurs dans la distribution des nanoparticules ! Cette nouvelle méthode va bouleverser notre lutte contre ce fléau.
La salmonelle utilisée pour ses propriétés
« Vous pouvez fabriquer les médicaments les plus extraordinaires du monde, mais si vous ne pouvez pas les livrer là où ils doivent aller, ils ne pourront pas être très efficaces », a déclaré Behkam, professeur agrégé de génie mécanique.
On a remarqué que le cancer était en rémission si le patient contractait en même temps une infection, comme l’est la salmonelle. Si les deux ne sont clairement pas souhaitable pour l’humain, on sait en revanche beaucoup mieux traiter la salmonelle que le cancer, quelle que soit la zone touchée.
Selon Allen, cette idée de traiter un cancer par des infections remonte déjà à la fin du XIXe siècle, quand des chercheurs tentaient d’activer au mieux le système immunitaire pour lutter contre le cancer.
Ils ont appelé cette innovante technologie NanoBEADS (Bacteria-Enabled Autonomous Drug Delivery System). Elle se compose de nanoparticules fabriquées à partir d’acide polylactique, et a pour mission de transporter des médicaments anticancéreux chimiquement liés à une souche bactérienne affaiblie Salmonella enterica sérovar Typhimurium VNP20009.
Si la salmonelle est évidemment nocive et agressive pour l’Homme, les chercheurs souhaitent logiquement administrer une version beaucoup moins puissante. L’immunothérapie, qui a pour but d’utiliser le système immunitaire, pourrait donc être utilisé sans devoir subir les effets néfastes de l’infection à la salmonelle. Un concept assez similaire aux vaccins, où l’on reçoit un virus grippal affaibli, dans le but de renforcer son immunité génétique à travers la création d’anticorps.
Le rôle de la Salmonella en tant qu’agent pathogène est de pénétrer à travers les tissus. Si les bactéries se déplacent si bien dans les tissus, pourquoi ne pas coupler la nanomédecine à la bactérie pour transporter le médicament bien plus loin qu’il ne le ferait s’il se diffusait de lui-même ?
Désormais, les chercheurs se concentrent sur optimiser au maximum les traitements anticancéreux du NanoBEADS afin de maximiser leur efficacité.
Par Benjamin Cabiron, le
Source: Gurumed
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