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Des archéologues découvrent une nouvelle cité perdue dans la forêt amazonienne

Ce site est une ancienne ville coloniale portugaise datant du 18e siècle

Cite Perdue
— Jhampier Giron M / Shutterstock.com

Une équipe de chercheurs a découvert une ville coloniale du XVIIIe siècle perdue dans la forêt amazonienne. Ce site, ancienne colonie portugaise, est l’une des nombreuses villes oubliées depuis des siècles et a récemment été localisé grâce aux efforts d’un groupe de scientifiques brésiliens utilisant des technologies de pointe.

Une cité perdue

Sous la direction d’Eduardo Neves, directeur du musée d’archéologie et d’ethnographie de l’université de São Paulo, cette mission a permis de retrouver l’emplacement d’une colonie portugaise qui apparaissait sur des cartes anciennes sans que sa position exacte soit connue. Selon le média brésilien Metrópole, M. Neves a expliqué que son équipe avait identifié le tracé des rues, une découverte importante pour notre compréhension de la période.

L’histoire de la colonisation portugaise au Brésil remonte à 1500, lorsque l’explorateur Pedro Álvares Cabral revendique le territoire pour le Portugal. Par la suite, le Portugal a mis en place une administration coloniale qui a tiré des richesses considérables des ressources naturelles du pays. Le Brésil s’est alors imposé comme une précieuse colonie, fournissant de l’or, du sucre et du café pour l’empire, en grande partie grâce à l’esclavage d’Africains transportés sur le continent. 

Cependant, cette domination a pris fin au début du XIXe siècle lorsque Dom Pedro Ier, fils du roi du Portugal, a déclaré l’indépendance du Brésil en 1822, mettant fin à trois siècles de colonialisme.

Le projet Amazônia Revelada 

La découverte de cette cité perdue a été dévoilée au musée de l’Amazonie à Manaus lors d’une présentation pour le projet Amazônia Revelada. Ce projet, coordonné par Neves et soutenu par l’Institut socio-environnemental brésilien, cherche à localiser, documenter et protéger des sites archéologiques dans diverses zones de l’Amazonie en associant les technologies modernes aux connaissances des populations locales.

Le projet repose sur deux stratégies complémentaires. La première est l’utilisation de la technologie LIDAR, une technique de télédétection laser permettant de percer le couvert dense de la forêt tropicale pour détecter des structures enfouies. En émettant des impulsions laser vers le sol, le LIDAR crée des modèles 3D de la topographie, révélant des traces de structures humaines cachées par la végétation dense. Cette technologie innovante permet d’identifier et de cartographier des sites archéologiques invisibles à l’œil nu, et elle a déjà permis des découvertes spectaculaires en Amazonie et ailleurs.

Le deuxième axe du projet s’appuie sur les connaissances et l’expérience des communautés indigènes et traditionnelles de la région. Ces experts locaux sont bien placés pour repérer des sites archéologiques ou des lieux d’importance culturelle. En collaborant avec ces communautés, les chercheurs espèrent enrichir leurs découvertes de perspectives culturelles et historiques tout en renforçant la protection du patrimoine de la région.

Une région habitée depuis des millénaires

La région amazonienne, connue pour son écosystème unique, cache un passé humain ancien. Les premières traces d’habitat humain dans cette vaste forêt remontent à environ 11 000 à 12 000 ans. Certains artefacts laissent même penser que des humains ont habité ces terres il y a plus de 13 000 ans. Bien avant l’arrivée des Européens, des civilisations indigènes y avaient déjà établi des sociétés avancées, avec de grandes communautés sédentaires, des pratiques agricoles et des méthodes de gestion des ressources naturelles.

L’utilisation du LIDAR dans des zones forestières inaccessibles a déjà permis de retrouver des traces d’habitations anciennes. Une étude récente, publiée dans la revue Science, a révélé l’existence de nombreuses structures construites sous la canopée dans le bassin amazonien. Ces constructions ont été réalisées à l’époque précolombienne, c’est-à-dire avant la colonisation européenne, par d’anciens peuples indigènes.

Les archéologues ont découvert des terrasses, des villages fortifiés et des infrastructures cérémonielles ou défensives, notamment des géoglyphes – des figures géométriques et symboliques inscrites dans le sol. La plupart de ces sites étaient méconnus jusqu’à ce jour, mais les relevés LIDAR permettent désormais aux scientifiques de visualiser ces structures oubliées et d’en apprendre davantage sur la vie des anciens peuples de l’Amazonie. Par ailleurs, qu’est-il arrivé à Nan Madol, la mystérieuse cité perdue au milieu du Pacifique ?

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Newsweek

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