La crise sanitaire avait déjà durement affecté le monde de la culture, et notamment les cinémas. Avec le couvre-feu, c’est un autre coup dur qui s’abat sur les salles obscures. En effet, alors que les séances du soir représentent plus de la moitié des recettes des cinémas, leur interdiction pourrait tout simplement conduire à la fermeture de certaines salles. Pour pallier cette dangereuse possibilité, le ministère de la Culture a annoncé un plan d’aide de 115 millions d’euros pour le spectacle vivant et le cinéma, alors que le gouvernement refuse toujours que les billets puissent servir de dérogation pour rentrer plus tard.
« La situation était préoccupante, maintenant elle est dramatique »
C’était la catastrophe de trop pour les salles de cinéma : le couvre-feu pourrait signifier la fin pour nombre d’entre elles. L’obligation pour tous d’être rentré chez soi à 21h est un drame pour les salles obscures, dont presque la moitié de la fréquentation a lieu après les séances de 19h, selon une enquête réalisée pour le Centre national du cinéma (CNC) en 2019.
“On avait tout juste réussi à maintenir une petite fréquentation avec des films qui trouvaient leur public. La situation était préoccupante, elle est maintenant dramatique”, affirme au HuffPost Didier Lacourt, directeur de la distribution et de la programmation chez Diaphana. Désormais, la question se pose de maintenir ou non la sortie des films prévus. Des solutions se créent toutefois : ainsi à Paris, le circuit MK2 a décidé d’ouvrir plus tôt le matin, avec un mot d’ordre : « Levez-vous de bonheur. » Un slogan on ne peut plus clair, qui fait déjà de nombreux adeptes. « Je viens juste de prendre ma retraite et j’ai envie d’en profiter », sourit ce vieil homme. Un étudiant explique, de son côté : « On ne peut plus faire grand-chose, alors je viens tôt le matin… »
Un plan d’aide de 115 millions d’euros pour la culture
Suite aux annonces du Premier ministre, qui a élargi le couvre-feu à d’autres départements, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a annoncé une aide gouvernementale de 115 millions d’euros au spectacle vivant et au cinéma. « Chacun a besoin, nous avons besoin de culture, et peut-être encore plus durant cette crise qui a affecté notre capacité à nous rassembler », a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse. « Je salue les efforts faits par les professions de la culture à maintenir le lien avec le public », a-t-elle poursuivi, avant de promettre que « l’État sera à leurs côtés pour surmonter cette crise« .
Le spectacle vivant va profiter de la majorité des aides, puisque 85 millions d’euros vont lui être alloués, « pour sauvegarder les programmations et permettre de jouer y compris avec des jauges extrêmement restreintes« . 55 millions reviendront au spectacle musical, dont 3 millions pour les auteurs, quand le théâtre se verra allouer 20 millions d’euros supplémentaires et que le fonds d’urgence pour les artistes et techniciens non couverts atteindra 10 millions d’euros. L’exonération de la taxe pour les spectacles est prolongée jusqu’en 2021.
Le gouvernement avait refusé que les billets de spectacle et de cinéma puissent servir de dérogation au couvre-feu, malgré les demandes faites en ce sens par les professionnels, mais également par Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, elle-même. Elle expliquait dans une interview au Parisien le 15 octobre : « Je suis aussi la médiatrice entre le monde de la culture et le gouvernement pour que des assouplissements, s’ils sont possibles au vu de la gravité de la crise sanitaire, puissent être mis en œuvre de la meilleure façon. » Aucune nouveauté n’a depuis été annoncée en ce sens, laissant entendre que le projet restait lettre morte.
Par Marine Guichard, le
Source: Huffington Post
Étiquettes: couvre feu, cinema, crise, fermeture
Catégories: Actualités, Cinéma
Y a pas que le cinéma qu’ils ont tué cette bande de criminels.