Le dernier rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) indique une diminution spectaculaire des populations d’animaux sauvages au cours des cinquante dernières années, principalement due aux activités humaines.
Un tableau particulièrement sombre
Ayant impliqué l’examen de 32 000 populations de plus de 5 000 espèces de mammifères, poissons, oiseaux, amphibiens et reptiles, le rapport Planète vivante 2022 révèle une chute globale de 69 % de ces dernières depuis 1970, atteignant 94 % dans les régions riches en biodiversité comme l’Amérique latine ou les Caraïbes. De façon frappante, les espèces d’eau douce s’avèrent les plus touchées avec une diminution de leurs populations à l’échelle mondiale de 83 % en l’espace d’un demi-siècle.
« Ces résultats sont vraiment effrayants », estime Mark Wright, directeur scientifique du WWF. « En particulier dans le cas de l’Amérique latine, réputée pour sa biodiversité mais également très importante pour la régulation du climat. On estime actuellement qu’environ 150 à 200 milliards de tonnes de carbone sont stockées par les forêts d’Amazonie, et la perte massive de biodiversité dans cette région aura probablement des conséquences en cascade sur le climat. »
Sans surprise, les principaux facteurs à l’origine de ce recul sans précédent de la vie sauvage sont la dégradation des habitats causée par le développement de l’agriculture, l’exploitation forestière et minière, la pollution, le changement climatique, les maladies et l’introduction d’espèces invasives.
« Aujourd’hui, les systèmes alimentaires sont responsables de plus de 80 % de la déforestation sur terre, et si vous regardez l’océan et l’eau douce, ils entraînent également un effondrement des stocks de poissons et des populations dans ces habitats », souligne Marco Lambertini, directeur général de WWF International.
Empêcher un effondrement mondial de la chaîne alimentaire
Pour résoudre ces problèmes et empêcher un effondrement mondial de la chaîne alimentaire, les auteurs du rapport soulignent l’importance de repenser de toute urgence les pratiques agricoles et industrielles nuisibles et génératrices de gaspillage.
Cela passera également par l’intensification des efforts de conservation et de restauration, une consommation alimentaire plus durable, la décarbonisation rapide de tous les secteurs ainsi que l’élaboration de politiques globales, reconnaissant l’importance des nombreux services fournis par la nature (nourriture, approvisionnement en eau…).
« La perte de biodiversité ne constitue pas seulement une problématique morale liée à notre devoir de protéger l’environnement. Il en va également de la sécurité de l’humanité », conclut Lambertini.
Par Yann Contegat, le
Source: Earth
Étiquettes: changement climatique, biodiversité
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