Des archéologues chinois ont décrit une toute nouvelle espèce de félin à dents de sabre. De la taille d’un lion, la créature arpentait ce qui est aujourd’hui le nord du pays il y a neuf millions d’années environ.
Amphimachairodus hezhengensis
Identifié à partir de fossiles issus de la formation géologique du bassin de Linxia, à la frontière nord-est du plateau tibétain, Amphimachairodus hezhengensis mesurait environ 2 mètres de long. Il appartenait au genre le plus répandu et prospère de chat à dents de sabre à la fin du Miocène (il y a 10 à 5,3 millions d’années).
Si l’analyse d’un fossile de crâne presque complet a permis la mise en évidence d’attributs typiques de ces grands félins préhistoriques, il présentait également plusieurs caractéristiques assez inhabituelles, notamment un front large, un long museau et de courtes incisives.
« Certains traits crâniens de la nouvelle espèce ressemblent à ceux d’Homotherium [espèce type de chat à dents de sabre], indiquant des adaptations potentiellement similaires », notent les auteurs de l’article la décrivant, publié dans la revue Proceedings of the Royal Society B. « Cependant, son long museau et l’orientation latérale de son orbite postérieure suggèrent une meilleure perception de son environnement, qui lui auraient permis de cibler plus d’une proie. »
Des changements morphologiques et sociaux rapides
Selon les chercheurs, l’évolution du comportement de chasse, découlant des bouleversements environnementaux intervenus à cette époque, semble avoir été un facteur majeur dans l’évolution des chats à dents de sabre et leur dispersion dans le monde entier.
« Le climat aride précoce du bassin de Linxia, probablement dû au soulèvement du plateau tibétain à une hauteur significative, a entrainé l’apparition d’adaptations liées aux environnements ouverts chez les mammifères », note l’équipe. « Rendant les prédateurs et les proies plus visibles, une telle configuration est également connue pour favoriser le comportement social. »
Les changements morphologiques et sociaux rapides chez Amphimachairodus hezhengensis pourraient aussi avoir été stimulés par la présence d’autres grands carnivores dans le bassin de Linxia. Notamment Dinocrocuta gigeantea, hyène pesant près de 400 kilos et capable de briser des os avec ses puissantes mâchoires, ainsi que des espèces d’ours préhistoriques.
Par Yann Contegat, le
Source: Cosmos Magazine
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