
Au cours des dernières semaines, les températures atmosphériques au-dessus de l’Antarctique ont atteint des sommets, coïncidant avec une chute de la vitesse des courants stratosphériques et du taux d’amincissement de la couche d’ozone.
Anomalie climatique
Selon Martin Jucker, de l’université de Nouvelle-Galles du Sud, les températures atmosphériques antarctiques, qui devraient normalement être de -55 °C à cette période de l’année, ont récemment franchi la barre des -20 °C. Un bond étroitement lié à l’effondrement de la vitesse du vortex polaire (masses d’air froid en rotation au niveau de la stratosphère), ne dépassant pas une centaine de kilomètres par heure.
Alors que ce type d’anomalie ne devrait être observé qu’une fois tous les vingt ans environ, depuis le début du XXIe siècle, pas moins de quatre ont été enregistrées, illustrant l’intensification du changement climatique.
Les météorologues australiens prévoyaient initialement un printemps plus humide que la normale, mais ce schéma suggère plutôt des conditions inhabituellement chaudes et sèches. Si cette tendance se poursuit au cours des prochaines semaines, les températures atmosphériques pourraient encore augmenter de 20 °C, exposant les régions les plus septentrionales de l’hémisphère sud à des phénomènes météorologiques extrêmes.
Jucker estime que le ralentissement spectaculaire du vortex polaire découlerait de la montée en flèche des températures de surface du Pacifique. « Au cours des deux dernières années, nous avons connu trois typhons dévastateurs, et des conditions météorologiques très inhabituelles, coïncidant avec cette augmentation », détaille-t-il.

Effet domino
Bien que l’Antarctique soit moins durement frappé par le changement climatique que le pôle Nord, qui se réchauffe plus de deux fois plus vite que le reste du globe, il est également le théâtre de profonds bouleversements.
De récentes observations ont révélé des vagues de chaleur et une perte estivale de glace de mer (à l’origine d’échecs reproductifs catastrophiques des colonies de manchots) sans précédent.
Ces phénomènes favorisent la fonte et la rupture des plateaux glaciaires, avec une augmentation des températures et des concentrations d’eau douce qui affectent la circulation thermohaline antarctique, essentielle au maintien des écosystèmes marins.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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