Constituant l’un des plastiques les plus utilisés au monde, le polypropylène représente une problème environnemental majeur. De récentes recherches ont toutefois montré que celui-ci pouvait être efficacement décomposé grâce à deux espèces fongiques courantes.
Aspergillus terreus et Engyodontium album
La plupart des plastiques mettent des décennies à se décomposer, ce qui entraîne la pollution des écosystèmes terrestres et marins, et il s’avère que l’un des plus résistants fait également partie des plus courants. Utilisé aussi bien pour fabriquer des emballages, des meubles, des accessoires automobiles ou des jouets, le polypropylène est par extension l’un des plus présents dans les décharges du monde entier et l’environnement.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue NPJ Materials Degradation, Amira Farzana Samat, de l’université de Sydney, et ses collègues ont découvert que les espèces de champignons communes Aspergillus terreus et Engyodontium album étaient capables de dégrader efficacement ce plastique problématique.
« Les champignons sont incroyablement versatiles et connus pour leur capacité à décomposer pratiquement tous les substrats », explique Dee Carter, co-auteur de l’étude. « Ce super-pouvoir découle des puissantes enzymes qu’ils produisent, excrétées et utilisées pour dégrader ces derniers en molécules plus simples que les cellules fongiques peuvent ensuite absorber. »
Des expériences prometteuses
L’équipe a effectué un pré-traitement des échantillons de polypropylène via une exposition à la lumière UV, la chaleur ou un réactif de Fenton (solution acide souvent utilisée pour oxyder des contaminants). Ceux-ci ont ensuite été placés dans une boîte de Petri et des colonies d’A. terreus et E. album déposées à leur surface. Si 25 à 27 % des échantillons avaient été dévorés au bout de 90 jours, 140 ont été nécessaires pour que les champignons les décomposent entièrement.
La prochaine étape consistera à déterminer précisément les processus biochimiques sous-jacents, et à procéder à l’optimisation des conditions expérimentales, qui devraient permettre de réduire significativement le temps de dégradation.
Ce n’est pas la première fois que les chercheurs explorent des moyens biologiques pour lutter contre la pollution plastique. L’an passé, des expériences avaient notamment suggéré que des « super-vers » dévoreurs pourraient nous aider à recycler efficacement ce type de déchets.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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