Des scientifiques identifient des roches vieilles de seulement 35 ans : une révélation qui pourrait réécrire les manuels scolaires.

Des roches créées en 35 ans seulement grâce à l’activité humaine
Et si les roches ne mettaient pas toujours des millions d’années à se former ? C’est l’incroyable hypothèse qu’une étude publiée en avril 2025 dans la revue Geology vient confirmer.
Sur les côtes de Cumbria, au nord-ouest de l’Angleterre, des chercheurs ont analysé des formations rocheuses apparues en seulement 35 ans. Cette durée est bien loin des échelles de temps classiques enseignées jusqu’à présent.
Comment cette formation a-t-elle pu être datée avec autant de précision ? Parce que ces roches ont un lien direct avec l’activité humaine. Les échantillons contiennent, en plus des sédiments naturels, des scories issues de l’industrie sidérurgique. Ces résidus industriels, issus des fonderies du XXe siècle, fournissent un repère temporel précis.
En analysant la composition et la stratification des couches, les chercheurs ont donc pu déterminer leur âge.
Une formation ultra-rapide qui remet en cause les modèles géologiques établis
Un tel processus géologique rapide étonne, car il remet en cause des notions fondamentales enseignées en sciences de la Terre. Jusqu’ici, les géologues associaient les roches sédimentaires à des processus très lents, sur des millénaires. Désormais, ils constatent que, dans certaines conditions, ce laps de temps peut se réduire considérablement.
Cette découverte bouscule la chronologie géologique. Elle pousse les scientifiques à revoir les modèles classiques de formation des roches et à intégrer pleinement l’impact des activités humaines. De plus, elle les incite à redéfinir les critères de classification des roches récentes, souvent considérées comme anciennes à cause de leur aspect.
Des preuves concrètes de notre ère : l’Anthropocène
Ce cas spectaculaire confirme que nous vivons dans l’Anthropocène, une ère géologique influencée par l’activité humaine. Le phénomène de lithification accélérée, observé ici, illustre parfaitement cette dynamique. Les chercheurs prouvent que nos industries façonnent désormais des couches de la croûte terrestre.
D’ailleurs, cette observation relance le débat scientifique sur les limites de l’influence humaine sur la nature. Nos actions transforment l’atmosphère, les océans et désormais aussi le sous-sol terrestre. Le fait de produire des roches en une seule génération démontre cette puissance d’action sans précédent.
Des implications environnementales encore à explorer
La communauté scientifique s’interroge maintenant sur la fréquence de ces formations. Les auteurs de l’étude estiment que ce type de roche pourrait être bien plus répandu, notamment dans les anciens bassins industriels ou le long des littoraux remodelés.
Ce phénomène pourrait également provoquer des effets écologiques. Par exemple, les habitats marins risquent d’être modifiés par ces nouvelles structures rocheuses. Par conséquent, il devient crucial de réévaluer les archives géologiques récentes pour mieux mesurer l’ampleur des changements observés.
Les géologues appellent à poursuivre les recherches. Ils veulent s’appuyer sur des analyses de terrain, des datations rigoureuses et des études chimiques précises. Grâce à ces efforts, ils pourront cartographier ces formations modernes et anticiper leur impact à long terme.
Cette découverte pourrait bien obliger à revoir dès la rentrée prochaine les manuels scolaires de géologie. Elle démontre que notre influence sur la planète dépasse le climat, jusqu’à transformer les fondations mêmes de la Terre.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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