Nous sommes à quelques semaines des César, pourtant les tensions demeurent au sein de l’Académie. Entre l’affaire Polanski et l’appel de 200 personnalités (parmi lesquelles Céline Sciamma et Omar Sy) dénonçant des César manquant de démocratie, trop élitistes et trop fermés, la crise aux César semblent ne pas avoir de fin. Cela est apparemment beaucoup trop pour la direction des César, qui a annoncé jeudi soir sa démission collective à 15 jours de la cérémonie.
Le conseil d’administration de l’Académie des César avait déclaré mardi dernier qu’il allait saisir le Centre national du cinéma (CNC) « afin de nommer un médiateur en charge d’une profonde réforme des statuts et de la gouvernance de l’Académie ». Le système va donc apparemment changer en profondeur. De surcroît, une assemblée générale aura lieu après la cérémonie du 28 février : elle permettra d’élire « une nouvelle direction pour préparer ainsi, sous l’égide du CNC (Centre national du cinéma), les modifications des statuts fondateurs de l’Association pour la promotion du cinéma, et mettre en œuvre les mesures de modernisation annoncées« .
« Pour honorer celles et ceux qui ont fait le cinéma en 2019, pour retrouver la sérénité et faire que la fête du cinéma reste une fête, le conseil d’administration de l’Association pour la promotion du cinéma (Académie des arts et techniques du cinéma) a pris la décision à l’unanimité de démissionner. Cette démission collective permettra de procéder au renouvellement complet de la direction », nous indique l’Académie des César, dont Alain Terzian est le président depuis 2003.
La tribune signée par ces 200 artistes, parmi lesquels de grands noms du cinéma français, indique que ces derniers souhaitent “une réforme en profondeur de l’Académie des César”, à qui ils reprochent “des dysfonctionnements”, “une opacité des comptes” ou des statuts qui « n’ont pas évolué depuis très longtemps ».
L’Académie est composée de 4700 professionnels du cinéma, dont l’identité est confidentielle. Pour en faire partie, il faut avoir au moins deux parrainages et avoir participé à au moins trois longs-métrages en cinq ans.